J - 12 : Quand Mitt Romney exprime ses craintes et ses regrets
Il y a des moments où des démocraties passent à côté de certains rendez-vous de façon étonnante. Mitt Romney appartient à l'un de ces rendez-vous. Il incarne le "parti républicain progressiste" doté d'une expérience publique et privée de gestion exemplaire. Mais en 2012, Mitt Romney a manqué le rendez-vous présidentiel.
Pourquoi cet échec ?
D'abord parce qu'il avait en face de lui un candidat démocrate hors du commun : Barack Obama. Et Barack Obama a effectué une campagne 2012 remarquable corrigeant sur 2011 tous les facteurs qui avaient conduit à l'avertissement des élections intermédiaires de novembre 2010.
Ensuite, parce que Mitt Romney a voulu rassembler le Parti Républicain sur une ligne de la "concorde impossible" : concilier les modérés et les radicaux. En tant que modéré, il est allé sur le terrain des radicaux et ce faisant il a perdu son "identité politique" construite avec tant de détermination dans la fonction de Gouverneur à Boston en innovant notamment en matière de santé.
Enfin et surtout, parce qu'une présidentielle américaine suppose une "offre" très claire sur deux ou trois engagements forts. C'est la valeur de Trump avant la tempête des révélations sur des harcèlements sexuels : l'anti-système. L'offre était d'une clarté absolue surtout face à Hillary et Bill Clinton, incarnations caricaturales du ... système.
Mais cette logique a ses limites. Et la campagne 2016 le prouve si besoin était. Le choix est devenu tellement réducteur qu'il y a beaucoup à parier sur l'ampleur des crises à venir. Des crises d'uen ampleur considérable parce que dans de très nombreux domaines la démocratie américaine va se réveiller en morceaux. Les jours d'après le 8 novembre promettent des réveils très douloureux ...