Donald Trump et l'héritage de la campagne 2016
Après chaque présidentielle américaine, les démocraties occidentales se posent une question : que deviendra l'héritage de la dernière campagne qui vient de se terminer ? Derrière cette interrogation permanente, il y a un sentiment diffus mais réel selon lequel les Etats-Unis vivraient une "élection d'avance".
Une idée selon laquelle la contagion des techniques, le partage des méthodes serait incontournable. En France, même la gauche n'a pas échappé à cette tendance. Les primaires ont été importées par Terra Nova et Arnaud Montebourg avec un dispositif de copier-coller revendiqué. Il est vrai qu'à cette époque la "mode Obama" valorisait beaucoup alors la capacité à importer des "techniques américaines" contrairement à l'américanophobie ambiante si présente en France.
Dans ce contexte, il y a donc lieu à poser deux questions :
1) la campagne 2016 peut-elle ou doit-elle échapper à ce phénomène ?
2) si la campagne 2016 n'échappe pas à ce phénomène, quels traits caractéristiques impacteront d'autres démocraties occidentales ?
Une fois que les "tempêtes" autour de Donald Trump s'apaiseront, ce débat de fond a vocation à s'installer.
Quelles questions majeures sont à aborder :
1) la conquête passe-t-elle obligatoirement par un parti classique ? Donald Trump aurait-il pu gagner en "indépendant" ?
2) les nouvelles technologies ont-elles vécu leur marge de performance ? S'agit-il d'une pause ou d'un véritable arrêt ?
3) Donald Trump marque-t-il l'émergence d'une génération "société civile" dans les autres démocraties ?
4) La radicalisation est-elle l'étape préalable à la mobilisation populaire ?
5) Le temps des "procès des médias' est-il ouvert ?
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Dans les jours qui viennent, ces questions mériteront d'être sérieusement posées et traitées.