James Mattis ou la nouvelle politique américaine de défense

  • James Mattis
  • Les "années Reagan"
  • L'institut Hoover

Samedi soir, Donald Trump a signé l'ordre de mission probablement le plus important depuis son installation à la Maison Blanche.

Donald Trump

Le plat de résistance est annoncé pour fin février 2017. La date que Donald Trump a fixée pour adopter le plan militaire contre l'Etat Islamique (EI). Pendant des mois, Trump avait moqué et critiqué la lenteur des progrès dans la lutte contre le groupe djihadiste État islamique. Hier soir, Trump a signé un décret qui demande «une stratégie exhaustive pour vaincre l'EI". Le nouveau secrétaire à la Défense, James Mattis, devra notamment trouver des moyens de donner plus de latitude aux troupes pour combattre l'EI «dans le respect des lois internationales», s'attaquer à l'EI sur tous les fronts y compris sur Internet et proposer des mécanismes permettant de priver les djihadistes de financement. Vendredi, Donald Trump s'était rendu au Pentagone pour y rencontrer ses chefs militaires et il a déjà été question des moyens d'accélérer la lutte contre l'EI. Le vrai rendez-vous sera sur le rôle des troupes au sol (?). Compte tenu du profil très offensif des généraux qui occupent désormais des responsabilités de premier plan, le rendez-vous sera aussi, voire surtout, sur la mise en oeuvre de variantes éventuelles jusqu'alors exclues ...

Il est souvent reproché à Donald Trump de ne pas avoir de doctrine. S'il y a un domaine où la doctrine est solide, c'est la politique de défense de la nouvelle administration Trump.

C'est le retour des néo-conservateurs avec des généraux emblématiques dont James Mattis. Leurs valeurs sont simples. Tout d’abord, ils surveillent attentivement la Russie pour ne pas permettre «la résurrection du dinosaure».

De façon générale, sur tous les terrains délicats, la priorité est celle de l’endiguement (containment). Il s'agit d'une approche basée sur le rapport de forces. Ses critères sont simples. Il ne s’agit pas de parler de dissuasion mais de victoire. Il ne s’agit pas d’évoquer une quelconque parité mais d’établir la supériorité Américaine. Il ne s’agit pas de laisser place à une riposte mais à l’action offensive.

Toute autre approche est tournée en dérision car trop éloignée des dures réalités des relations internationales.

C'est en matière de défense que l'héritage Reagan sera le plus étroit. La force de cette approche date du début des années 80. Les républicains ont perdu de la superbe. Les démocrates ont beaucoup recruté parmi les professeurs d’Harvard. John Kennedy a McGeorge Bundy. Jimmy Carter a Zbigniew Brzezinski qui a débuté à Harvard.

L’Institut Hoover a été fondé en 1919 par Herbert Hoover. Installé sur le campus de Stanford, l’Institut avait tissé des liens étroits entre 1967 et 1975 avec un Gouverneur de Californie, Ronald Reagan. Lorsqu’il est élu Président le le 5 novembre 1980, l’Institut gagne la reconnaissance dans la qualité de ses analyses qui ont inspiré le candidat et qui vont guider le Président. Dans son équipe, les membres de l’Institut sont aux postes clefs. Glenn Campbell, alors Directeur de l’Institut, cumule de nombreuses fonctions officielles. Au sein du Comité des Relations Internationales, les membres de l’Institut vont compter 25 % des effectifs. Du jamais vu.

Les "années Reagan" en matière de défense vont revenir en force avec Donald Trump. C'est une nouvelle donne internationale considérable.

  • Publié le 29 janvier 2017

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