L'accord de Paris et la fin des "années Obama"
Les déclarations du nouveau patron de l’Agence américaine de l’environnement (EPA), Scott Pruitt, constituent une remise en question totale de l'accord de Paris. C'est la fin des années Obama et du rôle moteur des Etats-Unis dans la lutte contre le réchauffement climatique. Un vrai tournant majeur sur le plan international.
Le scénario du pire prend corps progressivement. Ce scénario du pire comprend 3 étapes.
Tout d'abord, à la base, le choix des Français organisateurs de la COP21 d'évoluer vers une "déclaration de bonnes intentions" et non pas un traité au sens juridique du terme. Pour Donald Trump c'est tellement plus facile de corriger les "bonnes intentions" que de revenir sur la signature qui aurait été donnée lors d'un accord international au sens struct du terme.
Seconde étape, remettre en question le fond même du consensus scientifique. Hier, Scott Pruitt a pris le contre-pied du consensus scientifique mondial en estimant que les émissions de dioxyde de carbone (CO2) n’étaient pas un facteur déterminant dans le changement climatique. Il a déclaré : «je pense que mesurer avec précision (l’impact de) l’activité humaine sur le climat est quelque chose de très difficile et il existe un immense désaccord sur le degré de cet impact. Donc non, je ne serais pas d’accord pour dire qu’il s’agit d’un contributeur important au réchauffement climatique». Une déclaration qui change beaucoup par rapport aux propos tenus par Scott Pruitt lors des auditions préalables à l'officialisation de ses fonctions.
Troisième étape, il ne manque plus que le retrait des Etats-Unis des dispositifs pour rendre l'accord de Paris au rang de "papier voué à rester dans les tiroirs". C'est peut-être le sujet à venir de la première déclaration de Barack Obama qui pour l'instant a choisi la stratégie du silence. Pour le moment seules circulent des photos prises le 6 mars à Washington à la sortie d'un musée. Des photos qui résument assez bien l'après 20 janvier de Barack Obama. Une autre page est ouverte. Et pour le moment cette page c'est d'abord la stratégie du silence. Des ex-collaborateurs organisent, si nécessaire, les ripostes utiles mais Barack Obama n'intervient pas personnellement. Une stratégie de la rareté qui ne donnera que davantage de poids à la ... première intervention publique. Et cette première intervention publique pourrait très bien concerner le ... réchauffement climatique.