John Doerr ou l'enjeu de réconcilier économie et environnement
Jusqu'où ira l'effet Trump ? Et si finalement l'électrochoc modifiait en profondeur la politique américaine ? Et si cette modification probable devait intervenir en quoi pourrait-elle consister principalement ?
L'effet Trump va probablement entraîner trois effets immédiats dès les élections intermédiaires de 2018 :
1) La mobilisation des Démocrates : les élections intermédiaires 2018 vont être un marqueur de cette mobilisation. Et si cette mobilisation est réussie, ce qui est probable, la campagne présidentielle pour 2018 s'engagera dans la continuité immédiate. Puisque pour les Démocrates, il s'agira de montrer qu'il y a une "parenthèse" Trump.
2) Le second effet réside dans la mobilisation des entrepreneurs qui veulent donner une image différente de leur profil dans trois domaines : environnement, social, immigration. Pour certains d'entre eux, c'est aussi un enjeu d'intérêts parce que leurs affaires sont peu compatibles avec une Amérique fermée, repliée sur elle-même, scotchée de nouveau à une image internationale de mauvaise qualité.
3) Mais surtout, sur le fond, les Démocrates ont la certitude qu'ils doivent sortir des schémas traditionnels. D'où leurs efforts pour trouver des entrepreneurs emblématiques alliant réussite économique et causes anti-Trump. John Doerr est l'un d'entre eux. Il engage un défi de fond : montrer que la survie de la planète correspond aux intérêts économiques. John Doerr veut réconcilier environnement et emploi, environnement et économie. Il mobilise toutes ses capacités, qui sont énormes, à faire l'éloge des technologies vertes créatrices d'emplois, porteuses de dynamisme économique. Ce qui est une approche conceptuelle totalement novatrice puisque jusqu'à ce jour l'énvironnement est d'abord perçu comme l'anti-emploi. C'est un sujet très important qui peut à court terme changer toute l'image de l'écologie et son ancrage partisan. C'est donc un combat à suivre de très près bien au-delà des seuls Etats-Unis.