John Doerr ou le patronat engagé à l'opposé du monde patronal français
Le monde patronal français vient d'être la victime n°1 de la présidentielle 2017. Aucun patron français n'a tenu une place forte dans le débat français 2017. A l'opposé de l'actuelle situation américaine.
Aux Etats-Unis, des patrons ont compris depuis longtemps que leur rôle personnel dépasse et de loin la seule gestion de l'entreprise. En matière d'environnement, les combats de Tom Steyer, John Doerr, Yvon Chouinard ou hier Douglas Tompkins notamment font la Une des journaux. En matière sociale ou d'ouverture internationale, Howard Schultz ou encore John Doerr font référence comme Jack Dorsey défilant dans les rues contre les violences raciales. Et la liste pourrait durer longtemps.
En France, le patron gère son entreprise mais ne s'engage sur d'autres terrains dont des causes importantes pour la société. Le Medef est la caricature du club replié sur lui-même ayant vocation à négocier dans l'ombre des palais mais surtout pas au-delà.
Faute de patrons populaires, emblématiques, la cause de l'entreprise ne dépasse pas les portes de ... l'entreprise. Faute de "patrons citoyens", l'entreprise n'est pas citoyenne. Elle demeure un outil de production, un instrument de rentabilité. Dans une démocratie d'opinion, c'est un facteur redoutable de fragilité.
En pleine crise de la "société politique" les patrons français ont été incapables de participer au débat présidentiel 2017. Ils en sortent marginalisés, fragilisés. Des enseignements majeurs à tirer.