Sanders, Mélenchon et le succès des éclaireurs de consciences
Il faut suivre actuellement avec beaucoup d'attention le succès considérable de Bernie Sanders. Le 31 mars à Boston, dans chacun des cercles visités, ce fut un succès considérable digne des premiers mois de l'Obamamania.
Qu'indique ce mouvement ? Essentiellement trois tendances nouvelles à suivre avec attention.
1) Se positionner comme des "éclaireurs de consciences" et non pas des directeurs de consciences. La nuance est grande. Sur des grandes causes collectives, Bernie Sanders veut éclairer les réflexions face aux mots d'ordres traditionnels des tenants du système sortant. Sanders vend de l'idéal. Sanders répond par des grandes causes nationales comme la défense de l’emploi, la mise en place de la couverture santé, l'environnement, la lutte contre les inégalités …
2) Le mouvement mise sur la "dynamique du bas". Sanders veut faire renaître la démocratie. Il récuse la notion de citoyen spectateur pour évoluer en permanence vers celle de citoyen acteur. Toutes les images vont dans cette direction principale : retrouver le sens d’une communauté où chacun agit. Cette notion de «citoyen responsable» a été la création de fond de sa campagne 2016. Elle a expliqué une mobilisation presque sans précédent. Il redéfinit le «minimum vital» des démocraties modernes en termes d’information, de participation, de mobilisation. C’est le langage au quotidien du suffrage universel moderne.
3) C'est une dynamique qui fait surtout vibrer la gauche urbaine, intellectuelle et universitaire. Ce faisant elle est capable de donner du relief aux causes défendues.
En France, Jean Luc Mélenchon se situe dans cette lignée. Les législatives 2017 pourraient être sa "grande victoire" dans la foulée de la première dynamique de la présidentielle. Ce fonds culturel de gauche bénéficie d'un creuset historique encore plus fort en France...