John Thune prêt à la différence face à Donald Trump
La nouvelle génération des Républicains semble désormais prête à assumer lors de la rentrée parlementaire les différences. C'est une logique différente de la dissidence. La dissidence signifie la rupture consommée. La différence c'est que chacun "vit sa vie" mais que la rupture n'est pas définitive.
Le vrai rendez-vous est triple.
1) L'expression que "chacun vit sa vie" est une étape franchie. John Thune a franchi cette étape de façon claire.
2) La question est combien d'autres jeunes leaders vont faire ce même pas. Face à Elizabeth Warren, la candidate Républicaine Beth Lindstrom vient de faire ce pas. Elle montre que le vrai rendez-vous est engagé pour les élections intermédiaires de 2018. Si l'espace politiquement rentable en 2018 c'est de se démarquer de Trump, l'efficacité va prévaloir. Et la foule des candidats marquera ses différences. C'est le probable tournant de Charlottesville. Mais il faut aussi désormais ajouter le tournant de Wall Street. Après vendredi, aujourd'hui, c'est une nouvelle journée d'interrogations. La Bourse commence à douter sérieusement de la "puissance politique" de Trump c'est à dire concrètement de sa capacité à diriger une majorité parlementaire donc à faire voter des textes.
3) Plus Trump sera perçu comme fragile, plus des leaders vont faire leur tour de chauffe lors des élections 2018. Et dans cette hypothèse, c'est la mécanique infernale qui est engagée. Parce que le tour de chauffe augure de l'ouverture de primaires pour 2020. Cela rappelle le choc Carter / Ted Kennedy : un président très affaibli n'est pas à l'abri d'une concurrence interne. C'est le pari de John Thune. Si John Thune réussit le tour de chauffe en 2018, il sera difficile à freiner sur la route de 2020. Son nom avait commencé à circuler dès 2012 lors de la perspective d'un ticket avec Mitt Romney. C'est dire que l'intéressé ne manque ni d'ambition ni d'expérience.