Thierry Breton et la hausse des taux d'intérêt dès 2018
C'est une annonce qui a été peu reprise à tort. Car elle émane d'un professionnel reconnu, Thierry Breton, et si elle devait se vérifier, ce serait probablement l'explosion de bon nombre de budgets publics français.
Thierry Breton a entièrement raison en indiquant que la fin des conditions monétaires complaisantes est en fin de cycle. Elles auront duré 10 ans, ce qui est un cycle énorme dans l'économie moderne. 10 ans pour constituer un des édredons suite à la crise de 2008.
Pendant 10 ans, la lucidité était double. D'une part, considérer que les taux d'intérêt aussi bas étaient l'exception. Et donc d'autre part, considérer que le propre d'une exception c'est d'être une parenthèse vouée dès l'origine à être fermée selon un calendrier incertain mais dont l'issue ne fait pour autant pas de doute. Or, pendant cette "parenthèse", la bonne gestion consistait à prévenir la fin de cette période. C'est justement ce que la France n'a pas vécu. Elle a usé, certains diraient même abusé, de cette époque. A la sortie de cette époque, la France sera donc confrontée à une structure financière qui va lui imposer des révisions radicales, sèches, dures, brutales. Pourquoi ? Parce que pour "absorber" le coût de la dette, la France n'a même plus de marge de manoeuvre sur les hausses fiscales parce que la France cumule dette record et ... impositions records. Emmanuel Macron sera confronté, comme ni Nicolas Sarkozy ni François Hollande ne l'ont été, à un mur de dettes quasi-impossibles à gérer. C'est la véritable explication à bon nombre des mesures prises actuellement : profiter de la dernière partie de la parenthèse pour engager déjà des économies qui seront demain incontournables à un rythme d'une violence incomparable.