#MeToo : Kirsten Gillibrand face au grief de "croisade sélective"
Comment la Sénatrice Démocrate qui faisait du harcèlement sexuel l'objet de ses investigations prioritaires a-t-elle pu passer à côté de tant de problèmes au sein même du Congrès américain ? C'est la question à laquelle Kirsten Gillibrand ne parvient plus à échapper.
Dans l'actuel contexte, Kirsten Gillibrand est prise entre deux feux. D'un côté, il y a ceux qui reconnaissent qu'elle a été la première à faire de la lutte contre le harcèlement sexuel une véritable croisade. Mais d'un autre côté, il y a ceux qui estiment qu'elle a eu la "croisade sélective". Pourquoi toujours soutenir les Clinton ? Pourquoi ne pas avoir mis en relief les abus de ses collègues ?
Tout le parcours de Kirsten Gillibrand devient emblématique d'une classe politique qui suscite la méfiance. Kirsten Gillibrand doit sa carrière aux Clinton. Elle succède à Hillary dans une circonscription en or pour tout candidat démocrate. Puis, il y a au sein du "Congrès américain" une culture historique de "club". L'une des règles sacrées est de ne pas engager d'attaques personnelles. Or qu'y aurait-il de plus "personnel" que de lever de telles questions intimes ? Mais surtout, lever ce volet au sein même de la classe politique c'était avant novembre 2016 remettre en question la campagne d'Hillary Clinton. Parce qu'aujourd'hui il parait établi que l'affaire Lewinsky entraînerait la démission de Bill Clinton.
Kirsten Gillibrand, à qui il est prêté des ambitions présidentielles, ne pourra passer à cette étape qu'à la condition de bien faire le point sur l'actuelle séquence temps.