Paul Ryan et le marqueur de l'abandon éventuel de la fonction de Speaker
C'est un marqueur très important que de constater si Paul Ryan s'apprête ou pas à quitter la fonction de Speaker. Si c'est le cas, c'est un triple message : 1) le constat que la fonction devient trop délicate à exercer compte tenu des conflits permanents au sein même du Parti républicain.
2) A ce premier constat qui avait conduit déjà John Boehner à la démission, s'ajoute le fait que cette fonction le scotche à Trump. 3) Si dans la perspective de 2020, Ryan veut gagner de la liberté, il doit procéder ainsi.
Dans l'exercice de la fonction de Speaker, il y a trois hypothèses.
1) Le Président est de la sensibilité opposée, le Speaker peut alors incarner l'opposition. Sa fonction et sa majorité parlementaire lui assurent un niveau élevé d'exposition qui accélère la conquête de sa notoriété fédérale, étape toujours difficile.
2) Le Président en place est de la même sensibilité que le Speaker. Par sa capacité à faire passer les textes, il peut postuler à une place sur le ticket ou apparaître comme le dauphin naturel.
3) Le Président est de la même sensibilité que lui mais il est confronté à des formes d'impopularité et le Speaker est alors devant un choix redoutable. Soit il colle au Président et partage l'impopularité. Soit il s'oppose au Président mais il devient impopulaire au sein de son propre camp et sera associé à l'échec probable comme "diviseur". Dans cette dernière hypothèse, le retrait devient le moins mauvais choix pour préserver ses chances. C'est manifestement vers ce dernier choix que Paul Ryan semble se destiner après 2018.