Grenoble (Isère) : des collectivités locales ont-elles trop baissé la garde face aux risques naturels historiques ?
Claix (une personne décédée), Vif, Le Gua, St Paul de Varces, Monestier de Clermont, Avignonet ... : la liste est longue de Communes impactées sévèrement par des inondations ayant causé des dégâts matériels graves.
Au coeur des montagnes, l'agglomération grenobloise a toujours vécu avec des risques naturels. Cette situation historique a même conduit à la création d'un Institut des Risques Majeurs qui a effectué un travail considérable de recensement des données. Elle a même suscité l'implication civique locale d'un "Monsieur catastrophes naturelles" célèbre : Haroun Tazieff.
Par conséquent, il n'y a pas "d'effet de surprise". C'est une donnée géographique historique.
Comment une géographie bénéficiant de ces expériences peut-elle être "exposée" à ce point par des inondations qui très souvent ont d'ailleurs repris des "chemins" déjà répertoriés par le passé ?
N'est-ce pas abord le résultat du non-entretien de territoires fragiles ? Les habitants des Communes concernées demandent des comptes. C’est la remise en cause de choix politiques des actuelles équipes municipales, métropolitaines et départementales : faire d'abord des dépenses qui se voient, qui communiquent. Or nettoyer des barrages en fond de vallées, curer des tranchées, entretenir des berges de rivières … : personne ne voit ces travaux. Les dégâts actuels sont bien le résultat de choix politiques comme la crise sanitaire sur l’eau de Vif en 2016 qui révélait le même était d’esprit : ne pas investir dans les canalisations. C’est cette politique éphémère, tape à l’oeil, une politique locale bling bling qui est en cause. Elle le sera encore davantage avec le réchauffement climatique qui est en route.
Car ce ne sont pas les finances qui manquent. La Métro vient d'annoncer 46 millions d'euros HT pour son nouveau siège administratif et le Conseil Départemental vient à son tour d'annoncer 30 millions d'euros pour une opération identique.
Les inondations suscitent maintenant des attentes d'explications sérieuses. Le traditionnel "la faute à dame nature" ne va plus tenir longtemps...