Texas : Beto O'Rourke (D) et le retour des campagnes électorales "à l'ancienne"
Les élections de novembre 2018 sont très intéressantes car elles marquent une rupture sur de multiples facteurs. Mais surtout, ces élections sont un retour aux "campagnes à l'ancienne".
Pendant des décennies, une campagne électorale américaine, c'était d'abord le test de la volonté. Le dispositif des premiers Etats à voter, les moins peuplés, était un double marqueur : d'une part montrer que l'élection était ouverte à tous et d'autre part tester la volonté des candidats les plus "importants" à ne manquer aucune étape y compris les plus modestes. En 2008, Rudy Giuliani, le "maire des Etats-Unis" l'a constaté à ses dépens. Il ne lui a été jamais pardonné d'avoir sauté la campagne des "petits Etats".
La victoire de Bill Clinton avait été celle de cette proximité avec un parcours initiatique laborieux. Bill Clinton se postait aux feux rouges des principales avenues et saluait les conducteurs des véhicules alors arrêtés. Et il le faisait encore davantage quand la météo était mauvaise, car il en concluait que sa volonté de candidater ne pourrait pas être contestée. Au pays des cow-boys, il est de tradition de "toucher la bête sur pied" surtout quand elle fait de la politique, activité réputée de tromperie par définition.
La campagne à l'ancienne c'est permettre de "toucher la bête sur pied" et les réseaux sociaux relaient mais ne remplacent pas. Ce qui est plus qu'une nuance. Et voir un candidat devant une salle presque vide devient non pas un marqueur de fragilité mais de détermination. Beto O'Rourke est devenu un spécialiste de cette campagne à l'ancienne. Et il engrange les effets positifs de ce choix. Les moyens de communication ne se remplacent pas. Ils s'ajoutent.