Beto O'Rourke et l'enjeu de la bataille pour la majorité au Sénat
La campagne 2018 est insaisissable. D'abord parce qu'il y a autant d'élections que de candidats. Le cadre fédéral impacte peu car les partis sont en difficulté. Ensuite parce que les candidats s'émancipent des consignes fédérales. Mais surtout parce que chaque camp est pris dans des enjeux de mobilisations entre ses modérés et ses radicaux.
Face à une situation insaisissable, l'enjeu est pourtant d'une importance considérable. Parce qu'il est bien question de la possible perte de majorité en faveur des Républicains y compris au Sénat. Au Sénat, le rapport des forces est de 52 / 48 en faveur des Républicains. Or il y a 4 postes de Sénateurs Républicains en situation fragile : Arizona, Nevada, Tennessee et ... Texas. Dans une compétition globalement aussi serrée pour la majorité au Sénat, la victoire de Beto O'Rourke dans un Etat traditionnellement Républicain face à une vedette de la dernière primaire Républicaine lors de la présidentielle 2016, c'est un séisme politique d'une ampleur fédérale considérable.
D'un seul coup, c'est un triple symbole :
1) la traduction de l'échec des Républicains puisqu'ils perdraient un siège même dans un bastion historique,
2) l'affirmation de la nouvelle génération Démocrate,
3) la consécration du choix du terrain, de la proximité.
Sur de telles bases, la présidentielle 2020 s'engage alors dans un contexte entièrement nouveau. Totalement imprévisible. Très probablement, la contestation de Donald Trump au sein des Républicains s'exposerait plus ouvertement que jamais. Et le Parti Démocrate trouverait alors un nouveau souffle avec de nouveaux leaders. Le Texas et Beto O'Rourke sont ainsi au coeur de symboles qui dépassent et de loin cette seule élection de novembre 2018.