Texas : Beto O'Rourke (D) et la bataille des images
Où est passé Ted Cruz (R) ? Beto O'Rourke (D) gagne actuellement tellement la compétition de la communication que l'écart dans ce domaine peine à être explicable. Beto O'Rourke domine haut la main la compétition des photos. Or, la photo est devenue un vecteur majeur de communication.
La raison est simple. Derrière tout message, l’enjeu est d’inspirer confiance. Confiance envers les qualités présentées, les arguments exposés… Or, la photo brise deux barrières.
Parce qu’elle est attitude, elle brise la barrière des paroles qui s’envolent ou des écrits qui s’oublient. Le discours politique est tellement dévalorisé qu’il doit céder la place à l’attitude. La photo c’est l’attitude constatable par l’œil et non pas le discours interprétable par la réflexion.
La photo brise la barrière des mots. Face à une photographie, chacun va ressentir une émotion identique avec ses propres mots tandis que derrière une formule chacun donne un contenu qui peut être très différent.
Les campagnes électorales sont désormais visuelles et réactives.
Visuelles parce que telle est l’heure des citoyens lassés des phrases écrites ou parlées.
Réactives parce que là aussi les citoyens ont intégré un nouveau donc une approche totalement nouvelle des photos dans l’organisation de la campagne de communication.
Traditionnellement, un texte était rédigé, travaillé et les photos accompagnaient. Dans le meilleur des cas, les photos avaient alors un lien avec le texte mais parfois même elles étaient totalement déconnectées du sujet. Les «auteurs» ayant une «réserve passe partout» piochaient alors dans celle-ci pour occuper l’espace qui devait être communément réservé aux photos.
Dans ces conditions, il n’était pas étonnant de voir tant de responsables publics frappés de «paralysie faciale», toujours serrés dans le même costume solennel et figés en permanence derrière leur froid bureau de fonction.
Ils apparaissaient ainsi alors même qu’ils n’ont pas fait réellement le choix d’exprimer cette image. Ils la subissaient par défaut. Ils la subissaient parce qu’ils n’accordaient pas l’importance méritée au message porté par la photo.
La jeune génération a perçu la mutation : aujourd'hui le message principal c'est la photo. Elle n'est plus légende mais contenu principal. Beto O'Rourke est l'un des maîtres en la matière. Et Ted Cruz terriblement distancé dans ce domaine dégage une image ... d'ancien siècle. Dur contraste pour lui.