Le 1er mai 2018 ou le jour où la politique française officialise sa convergence avec ... Donald Trump
Le 1er mai 2018 restera probablement dans l'Histoire de la démocratie française comme le jour où le pays de Descartes, celui des philosophes des Lumières et des penseurs de la Raison a officialisé sa convergence avec ... Donald Trump.
Ce jour n'est pas né brutalement et il n'est pas davantage le fruit du hasard. Il n'est pas né brutalement car déjà depuis de nombreuses années, la démocratie française jouait avec une facette du trumpisme : chaque camp ne reconnaît que la vérité qui lui plaît. Ce jour n'est pas le fruit du hasard. Pour qu'il naisse, il faut trois facteurs essentiels. D'abord, un système officiel fortement décrédibilisé pour que la "parole officielle" n'ait plus d'autorité. Ensuite, un pays terriblement fracturé pour l'hostilité de l'autre rende inacceptable une "version partagée de la vérité". Enfin, que des acteurs institutionnels de la démocratie acceptent de cautionner ce dispositif. Et qu'ils le fassent sur un sujet aussi dramatique que des violences urbaines d'ampleur qui ont provoqué de lourds dégâts et qui auraient pu conduire à des drames humains irréparables.
Le 1er mai 2018, il y avait une convergence attendue : celle des syndicats. Il y eut une convergence imprévue : celle du trumpisme. Le trumpisme c'est quoi pour l'essentiel ? C'est un cri permanent pour collecter les rages en leur exposant une grille de lecture qui ne se pose plus la question de LA vérité mais de LA version utile, efficace. C'est un peuple qui progressivement abandonne l'idée qu'il puisse y avoir une vérité qui soit ... vraie. Tout n'est alors que complots, manoeuvres, manichéismes. C'est une violence permanente qui est à l'opposé de la réflexion apaisée d'une démocratie sereine.
C'est une ère nouvelle qui s'ouvre en France. Inattendue mais majeure.