Mitt Romney : le règne des photographies ou les fausses facilités
L'actuelle campagne électorale de Mitt Romney met en évidence trois enseignements essentiels. 1) l'humilité exemplaire d'un candidat qui se plie aux contraintes de la campagne électorale comme si c'était sa première campagne. 2) Un candidat qui a su tirer les leçons des tendances actuelles. 3) Et qui accepte donc le règne absolu des photographies.
Mitt Romney est un conceptuel. Pendant des années, il a accordé une place considérable aux textes. Ses propositions étaient nombreuses, détaillées, validées par des experts. Il lui était même souvent reproché que ses propositions soient trop complexes pour être lisibles. Cette étape là est finie. Mitt Romney communique par des photos. Est-ce pour autant plus simple ? Pas sûr. Car il faut que la photo passe des messages. Tout est donc affaire de "mise en scène". Et sur ce volet, probablement très bien entouré, Mitt Romney a réussi sa reconversion. Il est devenu sympa, proche, parmi les autres citoyens.
Mais les photos, ce n'est pas simple. Il y a une traçabilité qui a déjà fait des victimes. la première victime d'Instagram fut un jeune élu Républicain (février 2015) : Aaron Schock. Le praticien n°1 alors d'Instagram dans la jeune génération politique américaine. Mais Aaron Schock s'est mis en difficulté entre ses photos mises en ligne sur Instagram et les infos données dans le cadre de ses obligations légales d'élu. Des obligations légales et des contraintes de charte d'éthique qui n'auraient pas été respectées par le jeune élu républicain. La "scénarisation du moi" faisait naître sa première victime politique. Instagram d'allié devenait... "arme hostile" par la traçabilité ainsi assurée, preuves à l'appui et fournies par les premiers concernés ! Démission incontournable. Ces derniers jours, une victime potentielle se dessine : Josh Hawley. Il consacre beaucoup de photos à ses cours de gym, à ses séances de musculation ... En pleine campagne électorale, une utilisation un peu ludique de son temps. A l'opposé de ces "tristes praticiens", il y a la réussite de Pete Souza qui continue à faire vivre le mandat de Barack Obama avec talent. Bref, les photos ne sont pas la facilité et peuvent réserver le meilleur mais aussi bien souvent le pire. Pour le moment, Mitt Romney les fait vivre manifestement pour le meilleur.