1968 : Robert Kennedy ouvre la bataille décisive de la Californie
Après la défaite dans l'Oregon le 28 mai, Robert Kennedy doit lancer toutes ses forces dans la bataille de la Californie qu'il sait décisive. C'est la campagne de l'ultime rendez-vous. En cas de victoire, la course présidentielle est ouverte. En cas de défaite, c'est un séisme politique considérable après les "années Kennedy".
Sur le terrain en Californie, chacun a le sentiment que le vote du 5 juin sera historique. Si Robert Kennedy gagne, les années Kennedy vont revivre. Si Robert Kennedy perd, c'est la chute d'un mythe.
Or alors même que c'était peu pensable à l'origine à ce point, quand il attaque le terrain en Californie, Robert Kennedy sait qu'il peut perdre puisqu'il a déjà perdu dans cette primaire et parfois contre toute attente. Il mobilise contre lui tous les amers des années Kennedy. En Californie, la campagne sera rude. Elle est passionnelle. Et Robert Kennedy effectue une campagne de terrain tous azimuts. Des foules considérables se pressent sur son passage.
Le candidat est manifestement très fatigué. Jusqu'au 4 juin, date du dernier jour de campagne, il va jeter toutes ses forces dans la bataille. Sa dernière journée de campagne sera consacrée à Sacramento. Les scènes sont partout les mêmes : une liesse considérable : les pauvres, les noirs et les latinos vont aller voter s'ils respectent l'enthousiasme démonstratif de ces journées de campagne. Tous les regards de l'Amérique sont portés sur la Californie. A cette date de début juin, personne ne peut imaginer que la Californie puisse ainsi être associée quelques jours plus tard à une épreuve aussi dramatique pour la démocratie américaine.