#RFK50 : Robert Kennedy : le candidat au regard triste qui allumait l'espoir dans le regard des autres ...
Ces dernières semaines, le 50 ème anniversaire de la dernière campagne de Robert Kennedy a suscité un intérêt qui mérite l'attention. En France, les audiences ont été au rendez-vous dans des conditions rares sur l'histoire d'un événement politique américain. Pourquoi ? Que cache cet intérêt ?
Robert Kennedy incarne les 4 valeurs qui donnent le sentiment de vivre la vraie dernière campagne d'un Kennedy.
1) Le courage : c'est la première qualité reconnue. Courage de candidater alors même que les avertissements de drame étaient nombreux. Candidater au péril de sa vie. Courage de prendre le risque de la défaite. Et surtout courage d'affronter des causes difficiles : pauvreté, guerre, chocs de races. On est à l'opposé de la facilité, de la démagogie qui sont si présentes désormais en politique. John Kennedy avait incarné ce courage. Surtout lors de sa candidature : de l'obstacle de sa religion à la difficulté de son âge en passant par la brièveté de son expérience sénatoriale : il fallait beaucoup de courage pour candidater.
2) L'enthousiasme : il y a une ferveur qui tranche terriblement avec l'indifférence actuelle. Comme si l'époque croyait encore au pouvoir et au leader quasi-sauveur. Des foules considérables qui espèrent. Qui applaudissent. Très loin de l'indifférence aujourd'hui associée à l'impuissance presque officiellement assumée, reconnue.
3) La réconciliation : sur tous les terrains occupés par Robert Kennedy la réconciliation est présente. Réconciliation avec l'avenir pour les déshérités qui vivent dans des ghettos urbains sordides. Réconciliation des races... On est loin des divisions permanentes aujourd'hui acceptées de façon résignée.
4) Les idéaux : le candidat au "regard triste" a fait vivre l'espoir dans le regard des autres. Il a donné le sentiment d'être "le dernier des Kennedy" avec cette parcelle d'intemporalité introduite par son frère Jack. John Kennedy était le premier candidat de l'après guerre à introduire le charme en politique, la séduction, l'impact du style. Robert Kennedy a fait vivre un temps de plus cette nostalgie. Pourrait-elle revivre après ? Rien n'est moins sûr.
Les initiatives nombreuses de ces dernières semaines (du documentaire remarquable de FR3 au compte Twitter @RFK50 en passant par les souvenirs de l'INA) ont rencontré une audience qui en dit long sur les attentes de l'opinion française face à la politique. Celle qui dépasse les modes éphémères.