Dérèglements climatiques : une réelle prise de conscience de l'opinion publique française
Enedis a lancé un observatoire permettant de faire le point sur un certain nombre de sujets sociétaux. Pour chaque sujet d’étude, Harris Interactive réalise un sondage auprès d’un échantillon représentatif de Français visant à dresser un état des lieux d’opinion à propos du thème retenu. Pour cette nouvelle enquête dans le cadre de l’Observatoire Enedis, Harris Interactive a invité un échantillon représentatif de Français à se prononcer sur les « aléas climatiques ». Harris Interactive a publié ce jour les résultats.
Quels en sont les principaux enseignements ?
Spontanément, les Français associent les « aléas climatiques » à une cause : le réchauffement de la planète et à des conséquences dont la pollution. Sont ainsi évoquées différentes formes de catastrophes (inondations, tempêtes, ouragans, cyclones, tornades…) mais également d’autres plus insidieuses (comme les sécheresses, la fonte des glaciers…).
Ces aléas climatiques sont principalement la conséquence, pensent 74% des Français, de l’activité humaine et ne sont pas liés essentiellement à des phénomènes naturels. A ce titre, observons qu’aucune catégorie de population n’est majoritairement « climato-sceptique".
Une fois ces constats posés, 94% des Français pensent qu’il y a des aléas climatiques en France. Un Français sur cinq estimant même qu’il y en a beaucoup. Ces phénomènes n’apparaissent pas donc, à leurs yeux, extérieurs à notre pays.
Avec une perspective géographique remarquons que les Français estiment, globalement, que les risques sont plus élevés dans le monde qu’en France et plus ailleurs en France qu’à proximité de leur domicile. Les Français apparaissent donc concernés mais sans pour autant pencher vers une crainte exacerbée concernant leur environnement proche. Peut-être que la médiatisation d’événements climatiques et des désastres (notamment concernant les habitations et infrastructures) donne à voir de situations plus dramatiques que celles qu’ils ont pu connaitre jusqu’à présent.
Ainsi 86% des Français considèrent qu’il y aura, à l’avenir, plus d’aléas climatiques dans le monde, 70% en France et 48% près de leur domicile. Dans la même veine, 88% se déclarent inquiets concernant les aléas climatiques dans le monde, 77% pour ceux pouvant se produire en France et 60% près de leur domicile. On observe les mêmes structurations de réponses lorsque l’on aborde l’information. 56% des personnes interrogées affirment être bien informées des risques d’aléas climatiques dans le monde, 52% en France et 45% près de chez eux.
Au final les Français ni ne cèdent à la panique ni ne sont dans la mise à distance. Ils entrevoient des aléas climatiques. Ceux-ci apparaissent plus importants à l’étranger qu’en France sans que cela ne suscite de distance de leur part. Ils y sont sensibles. Dans un même élan, ils ne considèrent aucunement que ces aléas ne touchent pas et ne pourraient pas toucher la France et leur environnement le plus proche.
On réduit souvent les craintes environnementales à des préoccupations de « bobos ». Observons qu’il n’en est rien. Les personnes de catégories populaires se déclarent plus inquiètes que les autres des conséquences. Peut-être parce qu’il s’agit des populations les moins protégées. Ou entrevoyant moins comment elles pourraient « reconstruire » après un aléa climatique les touchant directement. Peut-être également parce qu’il s’agit – comme souvent dans ce type d’études – des personnes se sentant les moins informées.
Enquête réalisée en ligne du 31 octobre au 2 novembre 2017. Échantillon de 1 002 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).