Bernie Sanders et la crise de l'establishment
Au sein du Parti Démocrate, Bernie Sanders est en train de marquer des points lors des actuelles primaires. Car des candidats, et tout particulièrement des candidates, proches de lui obtiennent des victoires dans des scrutins importants.
Les actuelles primaires montrent combien l'électorat américain est constant. La crise des deux partis a été ouverte depuis plusieurs années déjà. Et les actuelles primaires sont une étape de plus. Chez les républicains, la date de naissance de la crise est en 2010 avec le Tea Party. Chez les démocrates c'est 2016 avec la défaite d'Hillary Clinton. La défaite d'Hillary Clinton a été double : la contestation interne par le score de Bernie Sanders. Puis la défaite face à Trump.
Dans les deux cas, la défaite des structures classiques se construit sur le même socle : la crise de l'establishment. Cette crise mobilise les plus radicaux dont les jeunes et les primaires sont d'abord une affaire de mobilisation donc l'avantage des radicaux est alors considérable.
Mais la campagne 2016 de Bernie Sanders, c'est aussi une dénonciation de l'establishment d'autant plus possible que les médias traditionnels peuvent être maintenant contournés par Internet. Il n'y a plus matière à "endiguer" un débat. Les plus radicaux bénéficient directement de cette réalité nouvelle.
La conséquence directe : avec le Tea Party, le parti républicain est devenu ingérable. Avec ses radicaux, le parti démocrate devrait suivre le même chemin. Car désormais son premier souci ne sera plus seulement de savoir comment combattre les Républicains mais surtout savoir comment sauver son unité quand modérés et radicaux devront déterminer un terrain d'entente.