Donald Trump et les médias présentés comme les "ennemis du peuple"
Donald Trump a engagé une véritable guerre ouverte contre des journalistes. Cette guerre est menée tous azimuts : modifications des accréditations, polémiques ouvertes, critiques virulentes ... Tout est mobilisé pour présenter les médias comme les "ennemis du peuple" selon la formule en vogue à la Maison Blanche.
La crise des médias américains c'est une longue histoire. Mais une histoire à sens unique : les médias sont toujours présentés comme animés par tous les vices. Il y a d'abord le "vice" de ce qui ne serait pas évoqué ou la formule du "on vous cache des choses". Puis il y a le "vice" de la mauvaise présentation, celle qui serait délibérément à charge donc une approche subjective partiale, à charge.
Les premières tensions entre une présidence et des journalistes datent des années Reagan. Mais un "cordon sanitaire" est alors construit par Mike Deaver pour éviter un divorce violent. Sous Donald Trump, tout change. La violence est partout. Donc elle est aussi dans les relations avec les journalistes. Mais cette violence contre les médias soulève trois marqueurs totalement nouveaux. 1) Le climat n'est pas propre à Washington. Il se répand dans le pays. 2) Ce climat déséquilibre tout le mécanisme de pouvoir au pays du Watergate et du Washington Post. 3) Comme la discipline parlementaire est de plus en plus pesante, le "contrôle" de l'exécutif est de plus en plus difficile faute du crédit accordé aux médias. Derrière ce déséquilibre, c'est l'entrée dans l'ère post vérité c'est à dire l'univers fait de croyances et non plus de réalités matérielles de faits.
C'est une nouvelle norme et il n'est pas à exclure qu'elle contamine d'autres démocraties. Une nouvelle étape s'ouvre manifestement dans les "équilibres" des pouvoirs des démocraties occidentales.