John Thune et la réélection des Présidents sortants
Les Démocrates évoquent de nouveau l'hypothèse d'impeachment de Donald Trump s'ils devaient gagner la majorité au Congrès. Perspective que l'équipe de Donald Trump veille à écarter en obtenant le classement rapide des investigations de Robert Mueller.
Pourquoi ces accélérations ? Parce que les deux parties font le même constat : aux Etats-Unis la règle est celle de la réélection du Président sortant. C'est une réalité structurelle permanente. Depuis 1945, la plupart des présidents sortants ont été réélus : c’est le cas d’Harry Truman, contre toute attente, en 1948, d’Ike Eisenhower en 1956, de Richard Nixon en 1972, de Ronald Reagan en 1984, de Bill Clinton en 1996, de George W. Bush en 2004, de Barack Obama en 2012.
Cette liste pourrait également comprendre Lyndon Johnson élu, et non pas réélu, en 1964
comme président sortant puisqu’il avait accédé à la Maison Blanche par la vice-présidence, suite au décès de John Kennedy.
A l’inverse, parmi les présidents sortants qui n'ont pas été réélus, ils sont rares : Jimmy Carter en 1980 et George H. Bush en 1992, auxquels peut être ajouté Gerald Ford en 1976, qui lui était devenu président sans avoir été élu, à la suite de la démission de Richard Nixon en 1974.
Ces chiffres montre l'importance considérable de la prime au sortant : depuis 1945, sur onze présidents candidats à leur propre succession, huit ont été reconduits et trois ont été éconduits. Or à ce jour, en dépit de vives polémiques, aucun chiffre ne met en évidence que la réélection de Donald Trump serait manifestement impossible. Bien au contraire.
D'où le pari de jeunes leaders qui jouent la carte du petit dénominateur commun au sein des Républicains : ne pas scotcher à Donald Trump mais ne pas marquer sa différence au prix de se mettre à dos les électeurs partisans de Donald Trump. Celui qui réussit le mieux actuellement dans ce positionnement c'est John Thune. C'est la nouvelle génération qui incarne des valeurs compatibles mais tout en évitant d'endosser des positions radicales qui feraient peur aux électeurs dits indépendants. Une logique de John Thune qui correspond également aux intérêts du Parti Républicain habitué par souci d'efficacité à toujours pouvoir compter sur des plans B.