John Kerry et 2020
L'ouvrage de John Kerry et surtout les entretiens médiatiques donnés dans la foulée dans le cadre de la traditionnelle promotion commerciale ouvrent deux interrogations majeures : 1) John Kerry n'écarte pas une course pour 2020. 2) Bien davantage, comme pour mieux prendre ses marques, il se ... démarque de Barack Obama sur des dossiers internationaux pourtant majeurs.
Ce constat met en relief l'immensité des difficultés actuelles du Parti Démocrate. 1) Il n'a pas effectué un inventaire consensuel des années Obama. Il aura énormément de mal à se mettre en ordre de marche sans cette étape. Comment ignorer son bilan sur les 8 dernières années de pouvoir ? 2) Si des divergences de ce type prennent corps, c'est l'annonce de clivages intérieurs profonds. Sur des sujets internationaux majeurs. Et pas sur des thèmes secondaires puisqu'il s'agit de théâtres de guerres. 3) John Kerry est la "caricature" de l'establishment" qui suscite l'allergie de l'aile radicale. Comment est-il possible que des pro-Sanders votent pour un profil comme John Kerry alors même que des militants pro-Sanders dénonçaient tout dernièrement la vente à plusieurs dizaines de millions d'euros de l'une de ses propriétés à Nantucket en bordure d'Atlantique ?
Le Parti Démocrate sera confronté à un choc très sportif entre les modérés et les radicaux. C'est le même choc que celui déjà connu entre les modérés et les radicaux au sein du Parti Républicain. Une réelle nouvelle page de l'Histoire de ces deux partis est ouverte car la cohabitation de sensibilités très différenciées est de plus en plus difficile. Le poids des Démocrates radicalisés est désormais tel que la candidature finale de John Kerry est très peu probable en 2020. Car le premier concerné sait que la campagne serait très violente à son sujet dans les circonstances politiques actuelles très contestataires. Et la "team Sanders" sera probablement très influente à la suite des élections intermédiaires du 6 novembre 2018.