Ted Cruz et la déferlante financière des derniers jours
Depuis plusieurs jours déjà, Beto O'Rourke (D) multiplie les messages à ses soutiens : l'appel aux dons. Le candidat démocrate s'attend à subir une réelle déferlante financière dans les derniers jours de la campagne. Il y a en effet matière à se demander jusqu'où les dépenses électorales peuvent grimper dans les campagnes américaines.
Les frères Koch annoncent la création d'un super PAC dont les moyens pourraient atteindre 400 millions de dollars ! Avec le rythme nouveau des fortunes boursières colossales dans des délais très brefs, le ciel parait la seule limite ...
Avec le recul de près de 20 ans, Karl Rove apparait comme un véritable visionnaire des campagnes électorales américaines. Tous ses fondamentaux ont pris le pouvoir.
Le premier est celui dit du « push polling ». Vivre les sondages comme le véritable premier tour d'une élection. Ils structurent l'opinion fut-ce au prix de sondages manipulés. Ces sondages règnent désormais dans les primaires.
Le second, c’est la conviction que le vote à organiser est le « vote contre » et non pas le « vote pour ». C’est cette logique qui place désormais les campagnes négatives républicaines en outils les plus élaborés et efficaces des campagnes électorales.
Le troisième repère c’est de s’attaquer d’abord aux qualités majeures de ses concurrents sans respecter aucune précaution sur la vérité desdites attaques. Dés l’instant qu’un concurrent est doté d’un point fort, celui-ci fait l’objet d’un matraquage systématique pour au moins jeter le doute sur cette qualité « objective ». C'est le socle de l'ère post-vérité.
Le quatrième repère majeur de Karl Rove réside dans le dynamisme des 3 dernières semaines de campagne électorale. Il est persuadé que les électeurs ont la « mémoire courte » et qu’ils peuvent changer d’avis jusqu’au dernier moment. Les dernières semaines et tout particulièrement les derniers jours sont donc un vrai « feu d’artifice ». Pour mener le "feu d'artifice" il faut des moyens financiers considérables. Quand s'ajoutent les points 3 et 4, c'est qu'une campagne électorale peut devenir une réelle monstruosité. Ce que vivent les Etats-Unis depuis 2016 tout particulièrement et 2018 se situe dans la lignée cohérente. Terrible sur le fond.