Barack Obama face à la toute-puissance de Wall Street
Le 15 septembre 2008 a été un tournant majeur de la campagne 2008. 1) Les Américains découvrent avec stupeur à quel point leur économie est "en feu". 2) John McCain réagit mal face à la crise en indiquant que "les fondamentaux sont bons". Mais la toute puissance durable de Wall Street va peser lourd dans des fractures internes aux Démocrates.
Pendant la campagne électorale 2008, Barack Obama a remarquablement pris le virage du 15 septembre 2008. Sa conférence de presse du 16 septembre est une réelle réussite. Il est le "défenseur des Américains" face aux pouvoirs bancaires. Cette défense de "Main Street" c'est à dire de "l'homme de la rue" fait l'unité des Démocrates. Bien davantage, il fait de Barack Obama l'auteur perçu d'un grand changement à venir. Mais dès janvier 2009 avec la désignation de Tim Geithner au Trésor, l'opinion pense que Barack Obama n'engagera pas de réforme de fond contre Wall Street. En choisissant un banquier, Barack Obama fait le choix de calmer ses relations avec Wall Street. Ce sera l'une des premières fractures de son mandat.
A partir de cette époque, Barack Obama va faire face à deux fronts. Les Démocrates vont exprimer leurs déceptions lors des élections intermédiaires de novembre 2010. Les CSP défavorisés vont placer Obama dans la case du réformateur trop modéré. Il devient perçu loin d'eux. Les Républicains de leurs côtés vont attaquer Barack Obama sur les relations internationales en lui reprochant d'être également trop ... "modéré". Pas assez défenseur des intérêts fondamentaux de l'Amérique.
C'est cette image de "modération" qui va ensuite coller à la peau de Barack Obama. Le socle des Démocrates plus radicaux se créait. Il trouvera son expression avec Bernie Sanders en 2016. La toute puissance de Wall Street va coûter cher à Barack Obama dans la durée.