J - 49 : Beto O'Rourke (D) et la nouvelle citoyenneté
A moins de 50 jours du vote et au début de la semaine qui va connaitre le 1er débat public entre Beto O'Rourke et Ted Cruz au Texas, dans un très grand nombre de cas souvent moins emblématique que la possibilité de voir basculer un bastion Républicain historique, les candidats qui s'approchent actuellement du succès ont été d'abord ceux capables de s'adapter à une nouvelle citoyenneté.
La vraie rampe de lancement de Beto O'Rourke a été double : d'une part s'engager à visiter tous les comtés. D'autre part accepter un parcours initiatique très difficile à l'origine.
Avec ces deux actes, il a rencontré les attentes de nouvelle citoyenneté :
- le besoin de considération,
- le besoin de création de l'appartenance à un groupe.
La recherche d’appartenance à un groupe a longtemps privilégié une place importante aux partis politiques. Ces derniers modelaient même parfois la vision qu’un citoyen peut avoir de la réalité et guidaient fortement ses intentions de votes.
Ce rapport à un parti politique avait des conséquences nombreuses :
- il révélait une appartenance forte voire même militante,
- le parti « mettait de l’ordre » dans les préférences des citoyens concernés et surtout hiérarchisait des priorités. Le parti politique était donc un simplificateur de comportements.
Ce critère d’appartenance a été fragilisé pour deux raisons. D’une part, les partis politiques ont perdu en qualité de référence. Leur statut s’est beaucoup désacralisé sous l’influence de nombreux facteurs. Mais surtout, la désappartenance à un groupe politique est non seulement le résultat de la baisse de l’image de marque des partis mais l’affirmation d’une culture politique personnelle qui équivaut à la revendication d’un certain épanouissement intellectuel.
Sur le fond, les citoyens ont gagné en connaissance individuelle des dossiers. Ils sont de plus en plus connaisseurs de questions. Ils se constituent donc en conséquence une opinion et ensuite seulement ils cherchent à voter pour un candidat qui partage leur point de vue.
Le « citoyen idéologue ou militant » est de moins en moins présent. La fidélité aux partis politiques a fondu comme neige au soleil. Elle est désormais totalement dépendante de l’action du parti tout particulièrement quand celui-ci est en charge des responsabilités du pouvoir. Cette évolution explique les mouvements importants de blocs de voix passant d’un camp politique à un autre au gré des circonstances.
Par le dialogue sur le terrain, Beto O'Rourke a rencontré cette attente de nouvelle citoyenneté. Les réseaux sociaux ont ensuite permis de démultiplier cette reconnaissance.