Alexandria Ocasio-Cortez et la vitalité nouvelle du processus des primaires
Alors même que la France est en train d'enterrer les primaires dans la foulée de la présidentielle 2017, les élections intermédiaires 2018 consacrent une nouvelle vitalité du processus des primaires dans la politique américaine.
Pourquoi ? Pour un point fondamental : elles ont permis l'émergence d'inconnus. C'est le retour à la raison d'être historique des primaires. La primaire permet la candidature de profils extérieurs aux états majors des partis. Et quand les partis ont mauvaise presse, les primaires sont alors l'occasion de commencer par sanctionner les représentants des partis alors même que l'absence de primaires les aurait mécaniquement confortés.
Sans les primaires, les élections intermédiaires 2018 n'auraient jamais connu une telle évolution profonde du profil des candidats comme des élus dont une féminisation historique. Cela montre aussi que la vie politique française contient tellement de blocages dont les modalités de financements réservées de facto aux partis politiques que les primaires ne peuvent occuper leur fonction d'égalité des chances. Parce que les chances sont très inégales. Ce qui est sûr c'est qu'à l'exemple emblématique d'Alexandria Ocasio-Cortez, les élections intermédiaires n'auraient jamais porté une telle vague de dégagisme sans des primaires. C'est toute la démocratie américaine qui retrouve une vitalité certaine du fait des primaires et les citoyens le sentiment de peser dans le processus électoral grâce aux primaires. Une réalité à méditer dans d'autres pays.