Gavin Newsom et les 3 perdants déjà identifiés du 6 novembre 2018
Avant même le décompte global permettant d'identifier les perdants et les gagnants de cette journée de vote, à côté de gagnants déjà mis en évidence, il y a également des perdants qui méritent une attention très vigilante.
1) Une fracture territoriale forte est en train de se consolider. Cette fracture pourrait à terme remettre en cause tout le mécanisme institutionnel de la présidentielle dont ses deux règles majeures : la faiblesse de l'écart des nombres de délégués des Etats pour ne pas mettre des Etats faibles démographiquement manifestement "sous la coupe" d'Etats très peuplés et la règle du qui "gagne remporte tous les délégués". La coupure entre l'Amérique des 2 côtes (Est et Ouest) et la partie centrale ne peut pas se creuser au point de ne pas susciter des remises en cause profondes. Un exemple, jusqu'à quand un Etat comme la Californie (40 millions d'habitants) avec à sa tête un jeune Gouverneur comme Gavin Newsom peut-elle accepter une marginalisation politique vis à vis du pouvoir fédéral de Washington ?
2) La fracture électorale des sociologies ne peut pas également se creuser indéfiniment. Aujourd'hui les faibles écarts globaux sont le résultats d'écarts massifs par segment électoral. Et les candidats semblent s'y résigner. Sur le fond, c'est très grave parce que l'unité est ainsi de plus en plus fragilisée.
3) Les partis fédéraux sont en miettes : le parti Démocrate va collecter les résultats de ses candidats qui se sont émancipés des consignes fédérales. Et les Républicains se sont rangés derrière un candidat qui n'était pas encore un de ses membres avant ... juin 2015. Et désormais chaque parti est traversé par des fractures entre les modérés et les radicaux.
Ces trois perdants sont très inquiétants pour le devenir de la démocratie américaine.