Beto O'Rourke et le tournant de la course au peuple
Rarement à ce point des démocraties occidentales ont été autant traversées par des courants identiques : la course au peuple. Beto O'Rourke est actuellement un phénomène médiatique et politique parce qu'il incarne d'abord avec succès cette capacité à livrer cette course au peuple.
5 tendances sont quasi-identiques. 1) Le rejet de la classe politique vécue comme intermédiaire point de passage obligé. Pourquoi ce rejet ? Parce que la classe politique est perçue comme éloignée du peuple. 2) La rupture entre les capitales et le rural ou le "pays profond". Les capitales sont perçues elles aussi éloignées des réalités, superficielles, dépensières ... 3) L'inquiétude face à la mondialisation perçue comme la menace des droits acquis et la peur sur les repères identitaires traditionnels. 4) Tout ce qui ramène au "système traditionnel" est frappé d'un soupçon de complicité. Ce qui fragilise considérablement les médias institutionnels. 5) Tous ces mouvements de fond sont amplifiés, accélérés par les réseaux sociaux qui favorisent l'expression sans intermédiaire.
Toute la campagne de Beto O'Rourke, sa "marque", repose sur ces socles méthodiquement respectés. Il s'est ancré comme neuf. Il est allé à la rencontre des "petits comtés". Il a respecté le contact direct. Il a refusé les codes traditionnels. Et il a joué à fond la relation directe par les réseaux sociaux.
Avec de tels socles, Beto O'Rourke a gagné la course au peuple. C'est la course qui domine tout actuellement.