Alexandria Ocasio-Cortez et le défi d'enlever à la politique son élitisme
La crise française met en relief l'une des secousses durables de la crise de 2008 : la crise des élites dans les démocraties occidentales. Les élites ont été perçues comme incapables de prévoir la crise, incapables d'assurer une rapide sortie de crise mais surtout frappées de telles incapacités quand, pour ce qui les concerne directement, elles échappaient à la ... crise.
Le rythme accéléré des élections à la Chambre des Représentants a permis aux Etats-Unis de disposer de soupapes de sécurité. Alexandria Ocasio-Cortez en est la plus belle et récente illustration. Comment a-t-elle vécu son émergence face à un leader de son parti incarnant une caricature de l'élite politique ? En exposant son quotidien ! Un quotidien marqué par les mêmes gestes qu'autrui : se maquiller pour une femme, prendre le métro, être serveuse dans un bar ...
Ces images ont cassé les codes. D'ordinaire, une candidate entrait dans un moule : vêtements, mots, attitudes ... Elle aspirait à appartenir à un cercle. Devenir comme les autres membres de ce cercle. Là, une candidate restait comme elle vivait et elle vivait comme les ... autres.
C'est la faiblesse actuelle de la France. 1) Emmanuel Macron a trop recyclé des élus de "l'ancien monde". Ils ont changé d'étiquettes mais pas de repères. La vitrine a pu être modifiée mais le "back office" est resté le même : mots, taxes ... 2) Les deux Chambres sont dans un rythme électoral trop long pour le nouveau siècle qui use très vite. Il faut une Chambre qui est le miroir évolutif de la société dans son immédiateté.
La France joue souvent la dénonciatrice de la violence de la société américaine. Mais est-elle bien persuadée d'être la moins violente des deux quand on assiste actuellement à de telles scènes de casses et de pillages dans les rues de grandes villes ?
La France n'a pas assez d'Alexandria Ocasio-Cortez pour permettre au peuple de croire dans la représentation politique et c'est un facteur majeur de l'actuelle crise.