Gavin Newsom et le défi d'un nouveau statut politique pour la Californie
Gavin Newsom a pris ses fonctions de Gouverneur de la Californie. Il a un défi majeur : donner sa marque au statut politique de la Californie.
Juste avant son départ, Jerry Brown a pris une mesure forte : changer la date de la primaire pour la Californie dans le calendrier de la présidentielle 2020. Jusqu'à ce jour, la Californie votait fin juin au moment où la primaire est "pliée". Placer la Californie début mars, c'est renforcer son poids.
Mais au-delà c'est l'enjeu du statut politique de la Californie qui est d'actualité. 3 constats s'imposent. 1) La Californie a tous les atouts d'un Etat : de la population au dynamisme économique en passant par les moyens financiers. 2) Jerry Brown avait 80 ans. Gavin Newsom en a 51. Une sacrée différence ! 3) Trump a mis en relief une règle nouvelle de la présidentielle : tirer un trait sur les Etats perdus pour les équilibrer par des "petits Etats" gagnables. C'est une approche qui répond à une analyse fine de la carte électorale et qui joue à fond la logique des délégués pour gagner. C'est ce qui est le plus dangereux parce qu'à terme cette logique pourrait déstabiliser tous les repères institutionnels classiques ouvrant deux contestations : celle du rapport des nombres de délégués par Etat et la règle que le vainqueur remporte tous les délégués de l'Etat ce qui apporte une disjonction avec un réel calcul fédéral. Il faut se rappeler que la minoration de la représentation des "grands Etats" a été l'une des conditions pour l'évolution vers le statut libéral.
Donald Trump a beaucoup stigmatisé la Californie. Or, elle a un jeune Gouverneur et une de ses élus est Speaker c'est à dire l'un des plus hauts personnages de l'Etat.
Difficile d'imaginer que dans ces circonstances, la Californie n'exprime pas de nouvelles ambitions. C'est le vrai défi pour l'installation de Gavin Newsom.