2020 : la Métropole de Grenoble face à la colère des villages
La majorité sortante aurait dû se voir offrir en 2014 le livre de Christophe Guilluy (la France périphérique). Elle aurait évité beaucoup de ses actuels tracas qui vont peser très lourd en 2020. La colère des villages s'annonce redoutable.
Pourquoi ? 1) Quand la nouvelle majorité s'installe en mars 2014, la Ville de Grenoble s'annonce officiellement en état de faillite. Or dans le même temps, elle annonce sa stabilisation fiscale. Les citoyens font un raccourci simple mais de bon sens : si la ville est en faillite et que le renflouement ne vient pas des contribuables grenoblois, c'est qu'il vient d'autres contribuables. Or comme l'Etat diminue ses dotations, le renflouement vient de la Métro donc des contribuables de l'agglomération. 2) Ils payent davantage pour Grenoble au moment même où Grenoble accepte moins ses ... péri-urbains : le coût du stationnement explose, les bouchons ne sont pas réglés et ouvertement la ville ne se veut pas accueillante pour ses péri-urbains. 3) De ce décalage, le divorce est consommé. Il s'aggrave avec le Plan Local d'Urbanisme Intercommunal (PLUI) : la Métropole défend l'urbanisme collectif densifié là où l'habitat pavillonnaire était la tradition. Et les villages s'enflamment. Mais la Métropole s'obstine. Et au sein de la Métropole, la prétendue "opposition" s'avère incapable de faire vivre sa différence. La première opposition structurée vient d'une association le Cercle du Sud Grenoblois. Elle est co-présidée par une juriste de 37 ans, Aline Kozma et par un entrepreneur de 51 ans , Claude Soullier. Leur ticket est lourd de sens. L'une est proche d'Emmanuel Macron. L'autre est délégué des ... Républicains. Ce ticket montre que les enjeux territoriaux peuvent dépasser les clivages partisans.
Et cette association fonctionne avec efficacité. Elle incarne avec avance les mouvements citoyens. Chemin sur lequel elle est rejoint par un autre collectif, le Club 20. Tout dernièrement, le Club 20 sur la Commune de St Paul de Varces vient de lancer une communication qui en dit long sur le climat des habitants de ces villages : la Métropole les agresse et ils aspirent à être ... défendus.
Aussitôt présentée, cette campagne a suscité une audience considérable avec la communication de nombreuses coordonnées individuelles pour s'y associer !
C'est dans ce contexte très particulier que s'ouvrent les élections municipales. Les élus sortants sont à la peine : ils ont voté près de 94 % des délibérations à l'unanimité. Et ceux qui se revendiquent de "l'opposition" n'ont jamais présenté de projets alternatifs. Comment s'expliquer dans ces conditions ? Le dégagisme a un terrain particulièrement favorable. D'ailleurs les Gilets Jaunes sont très présents sur ce secteur. Comment un maire étiqueté Les Républicains (Charvet à Brie et Angonnes) peut-il être adhérent Les Républicains et en même temps membre d'un groupe qui cogère la Métropole avec un Président adhérent du groupuscule de ... Benoit Hamon ? Et à Jarrie, le maire très proche collaborateur aux finances du Président hamoniste de la Métro tutoie sur les réseaux sociaux son amie sénatrice de Chateau Bernard mais surtout responsable locale Les Républicains, tous deux se tutoyant publiquement sur les réseaux sociaux, diminutifs de copains à l'appui ? Les citoyens y voient la caricature de professionnels de la politique aux "convictions" fluctuantes en réalité surtout guidés par les intérêts de leurs carrières personnelles respectives. Bref, tout ce que les citoyens ne supportent plus. La colère des villages s'annonce musclée. Un immense dégagisme devrait frapper toutes ces géographies. Comment la Métropole a-t-elle pu accepter un tel divorce croissant à ce point ? Les historiens locaux s'y pencheront probablement très prochainement comme exemple des divorces annoncés par Christophe Guilluy. Les prévisions d'intellectuels ne sont pas nécessairement toutes erronées. Heureusement d'ailleurs ...