Elizabeth Warren et le défi de la disruption chez les Démocrates
Le défi des Démocrates est désormais clair : jusqu'où et comment la disruption peut-elle être menée en 2020 chez les Démocrates ? C'est le défi n°1 de la primaire 2020.
En 2016, Donald Trump a fait le pari de la disruption au sein des Républicains. Il a gagné. Pourquoi ? 1) Parce qu'il avait un courant fort né en 2010 : le Tea Party. 2) Parce qu'il avait en face de lui une caricature du système qu'il dénonçait : Hillary Clinton.
Pour les Démocrates, la situation est différente en 2020. 1) Le Tea Party était dans le Parti républicain. Pour les Démocrates, les associations militantes sont extérieures au Parti Démocrate qui font vivre le militantisme à “gauche” : MoveOn.org, Occupy Wall Street, …
2) Pour parvenir à son OPA sur le Parti républicain, Donald Trump a changé les règles de la compétition. Il est sorti des codes du Parti Républicain. Comment ? En transformant les réunions publiques en discussions privées comme dans la salle à manger : mêmes sujets, mêmes mots, même absence de sujets tabous … Et les militants ont adhéré. Prendre une feuille de papier. Jeter 4 à 5 thèmes et parler devant 5 000 personnes comme s’ils étaient 4 connus de longue date. Voilà la disruption majeure dans les primaires. Aujourd'hui, aucun Démocrate n'incarne ce nouveau style.
3) Mais surtout le phénomène Trump a reposé sur le rejet des politiciens professionnels. L’argument était simple. Il était double : qu’ont-ils résolu ces dernières années ? Rien alors pourquoi reconduire ceux qui sont à la source des problèmes en étant incapables de les résoudre ? Dans des opinions qui passent de moins de moins de temps à penser à la politique, l’argument fait mouche.
Les candidats Démocrates ne peuvent occuper ce créneau. Ils sont tous des professionnels de la politique. Donc ils veulent faire vivre la disruption ailleurs : à gauche ! Jusqu'où le parti démocrate peut-il tirer à gauche ? C'est la question de fond qui est désormais ouverte. Un sujet apparu dès l'été 2018 au sein des primaires.