Pompes Funèbres Intercommunales (Grenoble) : une onde de choc considérable
Les faits : un rapport de la Chambre Régionale des Comptes Auvergne Rhône Alpes établit, à l'issue d'une procédure contradictoire, des faits totalement inattendus concernant la gestion d'une SEM, les Pompes Funèbres Intercommunales de la Région Grenobloise (PFI).
Quel peut-être le lien entre les Pompes Funèbres Intercommunales (PFI) de la Région Grenobloise et une bouteille de whisky Lagavulin de 16 ans d’âge (parmi les + chères sur le marché mais seulement 1 des 1 208 bouteilles d’alcool achetées par les PFI ces seules dernières années) ? En préalable, il faut rappeler que l’actionnaire n°1 des PFI à hauteur de 80 % du capital c’est la Métro. Donc les élus de la Métro composent en conséquence à hauteur de 80 % les instances de décision des PFI. Et au moins une fois par an, comme filiale de la Métro, les PFI doivent remettre un rapport d’activité à leur “maison mère” : la Métro. Dans cette chaîne de décisions, que révèle rapport de la Chambre Régionale des Comptes ? 1) Des salaires considérables pour l’équipe de direction. La DG a une rémunération annuelle de 261 000 € + logement de fonction + voiture de fonction. Avec des rémunérations légèrement moindres, il en est de même pour des directeurs délégués : logements de fonction + véhicules de fonction. Et un dispositif de “retraites chapeaux”. Même le Président (élu de la Métro) a alors une grosse berline de fonction payée par les PFI. 2) Le budget “fêtes et cérémonies” est très élevé et monte même une année à 115 000 € (page 48/105 du rapport). Une année, les PFI vont même jusqu’à offrir 642 agendas au prix unitaire de 30 € HT. 3) Les voyages défilent : Barcelone, Madrid, Bologne, Amsterdam … Un voyage à Amsterdam coûte à lui seul 24 388 € ! 4) Et la cave des PFI : 1 208 bouteilles achetées ces seules dernières années. 1 208 bouteilles dont la Chambre Régionale des Comptes indique ne pas être parvenue à établir la traçabilité de la consommation. Et la marque Lagavulain citée au début de notre article. Un chiffre qui n’écarte pas les “belles sorties ou fêtes” : une cérémonie coûte ainsi à elle seule 18 000 €. Voilà une mentalité financée sur les tarifs de la mort, du deuil qui choque dès leur publication.
Quel serait le comportement naturel face à de tels faits à la matérialité établie par des magistrats de la Chambre Régionale des Comptes ? La transparence totale de l'actionnaire et l'engagement de procédures judiciaires.
Or, à l'opposé de tels comportements naturels, c'est le silence. Le silence généralisé. Un silence qui choque et qui révolte. Des réseaux sociaux qui s'emparent de ce sujet connaissent des audiences records. Trois élus s'élèvent contre ce silence : François Gilabert, Claude Soullier et Daniel Finazzo. Ils défendent une position simple : toute la vérité et toutes les conséquences face à de tels actes. Mais l'onde de choc est considérable à un point imprévisible à ce jour. Les PFI deviennent en effet le symbole d'un SYSTEME où la docilité d'élus métropolitains conduirait à des excès que les habitants ne peuvent pas tolérer, ne veulent plus tolérer.
Et la Métro, cette intercommunalité XXL déjà très critiquée, devient la caricature d'une instance éloignée qui refuse la transparence sur ses méthodes de gestion et sur les conséquences qu'elle doit accepter de tirer face à des faits d'une extrême gravité. Compte tenu de ses instances de direction, cette "accusation" est à totale contre-culture locale. Dans une ambiance générale de dégagisme, les élus sortants de la Métro ont manifestement ratés des épisodes de simple bon sens dans un dossier aussi émouvant touchant à la douleur des familles. Impossible de dire où s'arrêtera l'onde de choc d'un scandale qui manifestement ne fait que commencer dans son impact politique.