Ronald Reagan et l'autorité des résultats
La présidentielle 2020 du côté des Républicains semble se préparer sous l'inspiration des "années Reagan". Faire le parallèle entre Donald Trump comme le "nouveau Reagan", celui qui peut parler avec l'autorité des résultats.
Jusqu'à ce jour, la campagne 2020 de Donald Trump est marquée par deux inconnues : 1) quel récit ? 2) Quels moyens techniques ? Sur les moyens techniques, l'équipe de Donald Trump promet du "jamais vu". Il faut donc attendre pour voir en quoi cette promesse peut consister.
En revanche, sur le récit, des premières pistes commencent à exister : faire vivre une association : Donald Trump = le nouveau Reagan ou comment consacrer l'autorité par les résultats.
L'équipe de Donald Trump veut consacrer une nouvelle révolution conservatrice Américaine. La dernière de ce type date en effet des années 80. A cette date, une révolution intellectuelle se produit et installe de nouveaux schémas inconcevables quelques années plus tôt. Une élite intellectuelle est perçue comme excessivement éloignée des concepts fondateurs de la démocratie Américaine. En quelques années, un instinct de liberté est favorisé, basé sur une nouvelle alliance : l’initiative économique et la démocratie politique. Le "socialisme" renvoie alors à une nostalgie d’un passé autoritaire et inefficace. Le libéralisme devient la démocratie, la prospérité, la modernité.
C'est un "libéralisme populaire" qui déclare retourner aux principes fondateurs de la démocratie Américaine :
- l’Etat doit être limité,
- la vie de l’économie doit être libérée,
- le système moral doit être solide et indépendant (Eglises, Universités, médias …).
Cette approche a donné naissance à une révolution conservatrice qui a changé la donne pendant de nombreuses années. Le «new look conservateur» avait emporté sur son chemin le radical chic de la côte Est. La gauche Américaine était alors en état de faillite.
Tous ses principes étaient l’objet de critiques vives :
- l’Etat interventionniste devenait le symbole de la dépense inefficace,
- la régulation était perçue comme un frein à l’emploi,
- la libération des mœurs était ressentie comme une ouverture à la débauche individuelle et au naufrage collectif,
…
La gauche Américaine était épuisée. Etre de «gauche» ou radical, c’était être déconsidéré, démodé. Carter avait incarné cet échec de façon caricaturale.
La personnalité de Reagan avait assumé dans ce contexte un amalgame étonnant entre le populaire, le conservatisme et le religieux. L’exaltation des valeurs traditionnelles et des droits de l’individu soudant une nation éclatée qui écarte les idéologies dites progressistes parce que l’idéal de liberté gagne sur le réflexe d’égalité.
Donald Trump veut renvoyer les années Obama (donc Joe Biden !) au "cartérisme" c'est à dire à la faiblesse, à l'indécision. Et associer les "années Trump" aux résultats des années Reagan. Reagan pourrait être le "grand leader" de la campagne 2020.