Mitt Romney et la bataille des duopoles
Les démocraties occidentales vivent désormais sous la logique simplifiée des duopoles : la lutte de deux courants qui sont en compétition pour le pouvoir et tout le reste est atomisé. C'était l'analyse de Donald trump quand il s'est décidé à rejoindre le Parti Républicain dans la primaire 2016.
La logique actuelle n'est plus celle du militantisme mais du rapport au pouvoir. L'éclatement de la demande n'est plus là. L'offre politique se structure autour de deux offres en compétition réelle pour la victoire et le reste est voué à la marginalisation. Et la demande
suit ce mécanisme réducteur.
Donald Trump a conceptualisé cette nouvelle réalité lors de la primaire 2016 quand il a signé son engagement à s'en remettre à la primaire républicaine, ce qui était loin d'être acquis au départ. S'il n'était pas entré dans cette logique, très probablement il n'aurait jamais gagné la présidentielle. Et les Européennes en France en constituent la démonstration la plus récente.
La période est celle de la simplification. Les médias y contribuent parce que seule la logique des duels anime les audiences. Et les sondages changent tout le processus puisqu'ils font dégager très en amont les potentiels vainqueurs. C'est toute une logique nouvelle du processus électoral qui est installée.
Même les plus talentueux aux parcours de très haut niveau ne peuvent échapper à cette logique réductrice. Prenons l'exemple de Mitt Romney aux Etats-Unis. Il est totalement marginalisé. Il n'y a pas d'espace pour une autre voie au sein même du Parti Républicain. Le duopole écrase les petits candidats Démocrates face au Duel Biden / Sanders. Et le duopole ne laisse aucun espace ensuite face au duel Trump / le Démocrate désigné. C'est une logique nouvelle qui est installée. Elle va considérablement modifier la donne politique classique des démocratie occidentales vouant peut-être même à la disparition certaines formations anciennes lorsque la structuration n'est pas celle historiquement de deux partis.