John Thune et le défi de la solidarité politique
C'est parti. Les auditions publiques débutent au sujet de la procédure de destitution de Donald Trump. Une étape politique décisive car l'enjeu c'est la bataille de l'opinion.
C’est avec deux diplomates de carrière témoins directs de l’affaire ukrainienne – William Taylor, ambassadeur par intérim à Kiev et ancien militaire, et George Kent, haut responsable du département d’État spécialiste de l’Ukraine – que ces auditions historiques ont démarré devant une salle comble et surtout devant les chaînes TV.
Les premières auditions concernent des "témoins lourds" : William Taylor a indiqué avoir appris qu’un haut diplomate américain avait bien expliqué aux Ukrainiens, en septembre, que « l’argent pour l’aide sécuritaire ne serait pas débloqué tant que le président Zelensky ne s’engagerait pas à lancer l’enquête sur Burisma », le groupe gazier qui comptait Hunter Biden dans son conseil d’administration.
Quant à George Kent, il a révélé aux parlementaires avoir alerté sa hiérarchie dès la mi-août sur les pressions exercées pour que Kiev enquête sur les Biden. Ce diplomate a également confirmé aux élus que l’avocat personnel de Donald Trump, Rudy Giuliani, avait mené pendant des mois la campagne pour enquêter sur Joe Biden.
Une dizaine d’autres auditions sont prévues d’ici le 20 novembre au Congrès.
Pour les Républicains et tout particulièrement pour la jeune génération comme John Thune, l'enjeu est jusqu'où peut aller la solidarité politique si l'opinion devient très perméable aux révélations ? Le rapport à la morale publique est un enjeu politique majeur. Les prochaines semaines seront délicates à traverser pour cette génération.