St Paul de Varces (Isère) et l'affiche interdite
L'urbanisme dont la logique d'étalement urbain va structurer de très nombreux votes dans des Communes de l'agglomération grenobloise. Lundi 27 janvier, une réunion de la commission urbanisme du Collectif Cercle du Sud Grenoblois s'est tenue. Unanimité sur les mobilisations locales contre l'étalement urbain et ses urbanisations densifiées.
Probablement pour la première fois à ce point l'urbanisme s'est installé au coeur des choix électoraux par l'affirmation de deux partis pris inédits. 1) La majorité sortante de la Ville de Grenoble propose de fermer la ville aux automobiles donc à une grande partie des habitants du péri-urbain. Par une vidéo de campagne électorale, un porte parole de la liste d'Eric Piolle officialise la fermeture de la ville de Grenoble à son proche voisinage des autres Communes de l’agglomération grenobloise. Ce n’est plus une culture de ville centre mais de "ville bastille" inaccessible à tous ceux qui ne sont pas grenoblois. C’est la première fois que ce choix est aussi clairement exposé. C’est un 1er déséquilibre majeur. L’agglomération, c’est 450 000 habitants. Grenoble c’est 166 000 habitants sur 450 000. Est-ce que le commerce grenoblois peut vivre en se privant de 284 000 habitants ? Grenoble n’est pas dans la situation des métropoles de Bordeaux, Marseille … où la ville centre représente un pourcentage décisif de l’agglomération en habitants et / ou en superficie. Fermer Grenoble au péri-urbain, c’est un déséquilibre totalement nouveau.
2) Et second déséquilibre, le péri-urbain et la crise des sous-capacités face au boom des constructions. Si des projets immobiliers actuellement évoqués sont mis en oeuvre : tout explose : des équipements scolaires aux voiries en passant bien sûr par les impôts.
Cette réalité est souvent à l'origine de tensions locales fortes. Exemple, sur la Commune de St Paul de Varces à l'habitat traditionnel individuel, un projet d'affaire immobilière Le Villarey (immeubles de 80 logements pour la seule première tranche) sera le référendum des élections municipales. Pour bien mesurer le niveau des tensions, même sur des panneaux publics dits d'affichage libre, l'affiche ci-dessus n'a pas le droit d'exister. Elle est immédiatement déchirée. Son auteur (inconnu) prend pourtant soin de n'avoir fait figurer aucune mention personnelle. Il laisse de l'espace pour d'autres expressions. Il pose des questions. Mais les questions qu'il pose n'ont pas le droit d'être affichées. Un climat totalement inédit et particulièrement grave sur le fond.