Pete Buttigieg : un nouvel Obama ?
Les similitudes sont nombreuses. Les deux ont intégré que la nouvelle idéologie réside d’abord dans le style et non pas dans la doctrine. La communication visuelle moderne fait du style le message de fond.
En temps de crise, et cela depuis 1974 (date du juste après premier choc pétrolier), l’opinion cherche d’abord la sortie de la crise par des leaders au style qui incarne l’espoir. Dans ces circonstances, l’opinion ne cherche pas des gestionnaires de crises mais des visionnaires d’espoir.
Autre similitude, la rapidité d’éclosion correspond au temps moderne pour lequel une année est une éternité. Obama a conquis l’Amérique en 2 ans. Un chiffre clef d’ailleurs pour lui. Il a été Sénateur 2 ans (2004–2006) avant de s’engager dans une campagne de 2 ans pour gagner (2006–2008). Pete Buttigieg vit la même rapidité. Une rapidité d’éclosion qui est un atout face à une classe politique usée puisque cette rapidité est la visibilité de la non appartenance à la classe politique que l’opinion veut sanctionner.
En revanche, pour que le parallèle puisse fonctionner, il reste 3 interrogations à lever :
- le maillage local : MoveOn.org c’était près de 5 millions de militants à activer, habitués à frapper aux portes, à renseigner des fichiers … C’est cette force militante qui a permis de contourner le Parti Démocrate.
- Le calendrier : l'impact du vote en Californie dans un calendrier nouveau début mars.
- la mentalité du nouveau départ : c’est le socle conceptuel d’Obama : “nous allons recommencer le monde”. C’est cette cause qui a mobilisé ajoutée à un discours d’une forme neuve scénarisée par la plume remarquable de Jon Favreau. Pete Buttigieg n'y parvient pas encore : discours très intellectuel, conceptuel.