Hillary Clinton se démarque sérieusement de la politique de Bush en Irak
Hillary Clinton a fait le pas. Elle place parmi ses priorités le retrait le plus rapide des troupes américaines basées en Irak.
Rien n'est acquis pour l'ex First Lady, loin s'en faut dans la primaire démocrate.
Trois facteurs expliquent cette situation.
Tout d'abord, Hillary Clinton est la candidate qui suscite le plus grand nombre de publicités négatives. Ces " negative ads " font des ravages. Elle bat les records de sites négatifs.
C'est donc une candidate très exposée qui devient un favori défavorisé.
Ensuite, les électeurs attendent " un nouveau départ " c'est-à-dire un nouveau leader avec des idées nouvelles. Les anciens leaders " ont fait leur temps ". Une réelle aspiration au changement de têtes se fait jour. Hillary Clinton éprouve des difficultés à trouver ce souffle du neuf.
Enfin, la mode est à la proximité, au " meeting au coin de rue ". Les idéologies sont renvoyées au musée. Or, Hillary Clinton a une image durable d'idéologue.
Bien davantage, son discours, toujours très conceptuel, donne le sentiment d'être idéologue. C'est l'idéalisme frustré, l'absence de naïveté et d'émotion et surtout l'ambition de la réussite. Toutes ces images pénalisent fortement la candidate démocrate.
Le pays veut reléguer les idéologies traditionnelles au musée. Il attend une nouvelle génération qui soit attachée au pragmatisme, à l'équité et surtout soucieuse de " résoudre les problèmes ".
C'est cette ambiance "de nouveau leadership" qui plombe pour l'instant Hillary Clinton et qui porte ses deux principaux concurrents : Obama et Edwards.
Chaque élection américaine est dominée par l'attente de " neuf ".
Hillary Clinton ne parvient pas à incarner ce " neuf ". Bien davantage, même lorsqu'elle veille à énoncer des " idées neuves ", elles paraissent comme de " vieilles recettes " déjà mises en avant sous la Présidence Clinton.
Pour l'instant, Hillary Clinton n'a pas le tempérament à la mode. Elle dégage du radicalisme, du professionnalisme politique et de l'expérience là où le pays attend du pragmatisme, de l'innovation et de la jeunesse.
Il lui faut attendre en espérant que ses concurrents vont apparaître moins neufs, novateurs et imaginatifs qu'il n'y paraît pour l'instant. Elle n'est pas encore battue, loin s'en faut. Mais son sort est probablement passé dans les mains de ses concurrents. Leurs erreurs, de nouveaux déclics ré-ouvriront des espaces pour Hillary Clinton.
Faute d'erreurs de la part de ses principaux concurrents, Hillary Clinton emprunte la vague du retrait d'Irak.