Jill Biden ou l'autre Amérique
La question de fond que les Républicains doivent traiter désormais de façon sérieuse : pourquoi le conservatisme doit-il s'allier avec la politique brutale et rompre avec toute image sympathique comme ce fut le cas de 2016 à 2020 ?
Donald Trump s'est souvent beaucoup revendiqué de Ronald Reagan. Mais il y a entre eux deux différences majeures qui ont compté le 3 novembre. 1) Reagan était sympathique. Sa politique pouvait être brutale mais sous un "emballage sympathique", cordial, chaleureux même. Trump n'a cessé d'incarner une forme permanente de brutalité. 2) Reagan, c'était l'élu des prairies. Trump fut celui des "immeubles". Reagan se voulait John Wayne en politique. Trump fut Gordon Gekko.
Ces deux différences fondamentales dans le style ont beaucoup pénalisé Trump le 3 novembre. C'est rare qu'un Président sortant ne gagne pas son second mandat. Trump a tout mobilisé pour que le 3 novembre soit d'abord un référendum sur Trump. Accepter la défaite est encore plus difficile dans cette condition.
Son épouse n'a pas contribué à compenser ce déficit de "chaleur". Bien au contraire. Elle a ajouté de la froideur, de la distance. Jill Biden va, à l'opposé, faire vivre une autre Amérique : plus simple, plus proche, acceptant la compassion et avec intelligence. Une autre Amérique.