Alexandria Ocasio-Cortez et la place de la dépense publique
Avec sa réaction sur le plan de relance de Joe Biden, Alexandria Ocasio-Cortez ouvre un sujet tabou dans la vie politique américaine : la place de la dépense publique. La tenaille est redoutable pour Joe Biden : son aile gauche demande davantage de dépense publique levant ainsi les oppositions les plus vives chez les Républicains.
Dans de nombreux Etats, l'analyse de la situation actuelle est simple. Avec la pandémie, le nouveau siècle est en de naitre. Comme le 20 ème siècle est né après la guerre de 14 - 18. Ce nouveau siècle va installer des rapports de forces qui vont dépendre des conditions de sortie de la crise sanitaire dont la rapidité de la reprise. L'administration Biden fait une analyse simple : vacciner au maximum le plus vite possible pour sortir de la pandémie + lancer un vaste plan de grands travaux publics créateurs d'emplois comme locomotive de la reprise.
Biden va présenter ce plan : « Build Back Better » (« Reconstruire mieux »). Il prévoit en particulier d’injecter 620 milliards de dollars dans les transports, permettant de moderniser plus de 32 000 kilomètres de routes et autoroutes et de réparer quelque 10 000 ponts à travers les États-Unis.
Ces investissements gigantesques seraient en particulier financés par une hausse de l’impôt sur les sociétés qui passerait de 21 % à 28 %.
Pour Alexandria Ocasio-Cortez, les sommes proposées sont « insuffisantes ». « Il faut que l’enveloppe soit beaucoup plus importante », a-t-elle tweeté. Les Républicains vont se lever contre les hausses d'impôts. Les discussions parlementaires s'annoncent "sportives". L'aile gauche de Biden va demander davantage de dépenses et les Républicains vont dénoncer les hausses fiscales.
« Nous sommes farouchement opposés aux hausses d’impôts proposées qui ralentiront la reprise économique et rendront les États-Unis moins compétitifs sur la scène internationale, soit l’exact inverse des objectifs de ce plan" : voilà ce que disent les Républicains tandis que l'aile gauche Démocrate hausse le ton pour avantage de dépenses et davantage d'impôts.