Beto O'Rourke et l'ultime chance
Beto O'Rourke témoigne-t-il actuellement de la même image d'indécision que celle qui avait plombé sa primaire dans la présidentielle 2020 ? En novembre 2019, Beto O'Rourke se retire de la primaire Démocrate donc de la présidentielle 2020. Il a totalement raté sa campagne. Et pourtant, au départ, il bénéficiait ouvertement d'une mobilisation de grands médias fédéraux qui voyaient en lui le "prochain Robert Kennedy". A un point tel qu'à un moment pour renforcer cette identification possible, Beto O'Rourke a beaucoup copié Robert Kennedy dans ses attitudes comme dans ses vêtements. Mais la campagne a été une succession de ratés. Une déclaration de candidature manquée. Un timing incertain. Des débats fades. Il n'a jamais décollé dans les intentions de votes. Etonnant comme cette primaire s'éloigne des habitudes ouvrant un espace positif aux découvertes. Beto est passé à côté de la campagne 2020.
Une présidentielle américaine se nourrit de contrastes très vifs. Si la contestation du Président sortant existe, il faut alors offrir un choix d'un contraste total. Chaque élection présidentielle est marquée par cette logique de rupture. En 1976, Jimmy Carter promettait la fin d’une présidence machiavélique (Nixon - Ford). En 1980, Reagan marquait le retour d’un pays qui entendait être internationalement respecté. En 1992, la victoire de Clinton était celle de la proximité et du retour aux priorités intérieures. En 2000, le succès de Bush était le triomphe d’une Amérique morale. 2008 avec Obama l'intellectuel face aux bushismes lassant l'opinion ...
Et en plus de cette capacité à faire vivre des contrastes forts, il faut avoir un tempérament très particulier. Un ancien candidat à l’élection présidentielle américaine a dressé le portrait du « bon candidat » dans ces termes : « pour devenir Président des USA, il faut le vouloir plus que tout au monde. Il faut avoir la foi d'un martyr, la détermination d ‘un coureur de marathon, la résistance d’un boxeur, la précision d’un chirurgien et la force de caractère d’un commando de guérilla».
Dans une concurrence désormais accrue, ces qualités qui valaient hier pour une présidentielle le sont désormais pour toutes les campagnes et surtout pour celle de Gouverneur du Texas. Beto O'Rourke va-t-il témoigner que ces qualités sont aussi les siennes ... ?