Canada : Justin Trudeau sur la défensive
C'est une conférence de presse particulière tenue par Justin Trudeau pour annoncer l'organisation d'élections anticipées le 20 septembre 2021. Initialement, la période était déjà typée compte tenu de l'importance de la crise sanitaire. Mais elle a connu une un particularisme encore plus fort compte tenu des événements en Afghanistan. Ces deux volets donnent le sentiment de lancement d'une campagne électorale dans des conditions où la convenance tactique politicienne prend le pas sur les exigences de gouvernance.
C'est une ambiance qui méritera d'être observée avec attention car elle est à rapprocher des élections de 2006 ou les Conservateurs avaient en l'espace d'une quarantaine de jours totalement changé la donne par rapport au climat initial très favorable aux libéraux.
En réalité l'opinion canadienne apprécie peu les modifications de calendrier de ce type. Il faut donc qu'elles soient justifiées par des contraintes fortes.
Or en l'espèce Justin Trudeau peine d'une part à justifier sa décision compte tenu de restrictions qui frapperaient sa capacité à gouverner et d'autre part, surtout, définir un nouveau souffle alors même qu'il s'agit de la seconde élection à partir de sa fonction de Premier Ministre donc avec la durée de nature à ouvrir l'espace nécessaire pour un actif de bilan.