Joe Biden : un nouveau Jimmy Carter ?
Jimmy Carter a été politiquement explosé par l'image de "présidence impuissante". Cette image est née alors du cumul de plusieurs facteurs remarquablement définis par un article de JF Revel à cette époque (Express). 1) La recherche du consensus qui fragilise le pouvoir de décision. 2) La démocratisation de tout le processus électoral qui rend les décisions laborieuses et surtout de plus en plus soumises d'abord à l'émotion collective. 3) Les victoires des "arlequins politiques" qui parlent de façon distincte à des tranches de l'électorat. D'où ensuite la quasi impossibilité de faire vivre un message unique.
4) Les qualités pour se faire élire ne sont pas celles pour bien gérer. Et surtout 5) une grande puissance n'est pas celle qui s'affirme en tant que telle mais qui se donne les moyens de l'être et surtout d'être perçue en tant que telle donc respectée par le rapport de forces.
Joe Biden revit les affres des jours sombres de Jimmy Carter avec une question quasi existentielle : les Etats-Unis sont-ils encore LA grande puissance supposée être le "gendarme du monde" et la référence protectrice du monde libre ?
Actuellement, à la leçon de ce chaos en Afghanistan, la réponse n'est pas encore non. Mais elle n'est plus tout à fait oui. Un acte symbolique fort urgent est indispensable pour rétablir la place du oui. Ce qu'avait su faire Barack Obama avec la neutralisation de Ben Laden.