Gavin Newsom et les limites manifestes du pouvoir de révocation
Et si la procédure de révocation était réservée aux périodes calmes pouvant alors se permettre de "flirter" avec une crise à créer par une révocation. Mais quand les crises sont déjà là, la procédure de recall parait comme de nature à ajouter de la crise aux crises. L'actuelle procédure de recall en Californie met ainsi en évidence toutes les limites du dispositif de révocation. Pour qu'il fonctionne bien, il faut que l'opinion soit mobilisée par cet enjeu. Si des crises sont là comme c'est actuellement le cas avec la crise sanitaire et la crise climatique, l'attention de l'opinion est ailleurs et introduire une procédure de ce type paraît être déconnecté des réalités de crises du moment
Ensuite, avec la médiatisation croissante, l'enjeu de la révocation ne devient pas tant l'appréciation sur l'actif et le passif du bilan du Gouverneur sortant que sur la volonté de donner une préférence à un éventuel nouveau Gouverneur.
Et sous cet angle, c'est une déviation importante du dispositif de révocation puisque les Américains ont déjà des mandats de courte durée. Si la révocation revient à rouvrir un processus alternatif d'élections c'est véritablement une déviation qui va poser problème par la précarité permanente du poste. L'actuelle procédure de recall en Californie met en évidence toutes les limites de cette procédure qui est pourtant inscrite dans l'histoire de nombreux états américains et que des démocraties occidentales à l'exemple de la France ont envisagé ou envisagent toujours d'introduire dans leurs procédures institutionnelles.