Olivier Ubeda et la nouvelle campagne
Pour le premier meeting de 2022 à Châteaudun, Eric Zemmour révèle l'esprit d'une nouvelle campagne sur deux volets clefs. D'une part, le clip vidéo chaleureux qui respecte un équilibre entre Histoire et modernité et surtout entre légendes et français "ordinaires". D'autre part, le choix de la musique Immortal de Thomas Bergersen pour l'entrée en scène du candidat.
La musique dans un meeting c'est le "bonjour" à ne pas rater pour électriser la salle. Aux Etats-Unis, la musique de début de meeting c'est la signature de la campagne. Elle fait vivre les réunions publiques puis les clips vidéos. Que serait la campagne Obama 2012 sans la chanson City of blinding Lights de U2. Ou en 2016 Trump et God Bless the USA de Lee Greenwood.
Les réunions publiques sont le socle du militantisme. Le moment où il est possible de "voir le candidat en chair et en os". Un temps sacré irremplaçable.
Olivier Ubeda est un "strategist" à la version américaine comme Axelrod le fut pour Obama : analyser des tendances lourdes et s'engager parce que le candidat porte les valeurs auxquelles le Conseiller croit également. C'est cette union qui donne une force particulière aux campagnes de ce type. Ce n'est pas la conception de certains publicitaires français qui font parfois du marketing public comme de la "vente commerciale" classique, ce qui n'est pas péjoratif pour la vente commerciale classique. Mais cette autre optique porte une éthique différente.
C'est étonnant de constater combien des choix d'Eric Zemmour sur par exemple la place des "villages et leurs Eglises" peuvent donner lieu à des polémiques surprenantes car quand ce visuel fut le socle du succès de ... François Mitterrand en 1981 il n'y avait pas de débats de ce type. Cette "France des racines" qui a peur d'avoir mal quand elle constate combien la France des villes a déjà mal.
Ces deux logiques sont le socle du vote Zemmour : la France qui a mal et la France qui a peur d'avoir mal demain. Si ce socle n'apparait pas comme celui des peurs mais comme celui des solutions, de nombreux rebonds d'ampleur vont animer les prochaines semaines de campagne électorale.