Philippe de Villiers et la sortie du néolithique
Dans les années 80, la droite a connu 5 talents hors du commun. François Léotard et sa capacité à être le "jeune prince des libéraux" qui décoiffait toutes les pratiques politiques d'alors dont celle des images jugées impossibles. Philippe Séguin et sa puissance : physique, de travail, d'élocution. Une force alimentée par les plats italiens et la cuisine tunisienne. Michel Noir et sa stature "indépassable" qui le plaçait sur toutes les photos peu importe sa place. Une volonté d'aboutir que rien ne semblait pouvoir arrêter. Alain Madelin ou le théoricien du "printemps libéral". Et Philippe de Villiers : l'électron libre.
Avec ces 5 talents, la droite française semblait vouée à connaitre le pouvoir durablement. La droite allait sortir du néolithique : la fin de la vieille politique ou la place aux idées et aux méthodes nouvelles.
Plus de trente ans plus tard, un seul reste dans le premier plan d'une course à la présidentielle : Philippe de Villiers. Philippe Séguin est décédé. Alain Madelin est "recyclé" dans les affaires. François Léotard a été emporté par "d'autres affaires". Et Michel Noir a été éliminé sur des bases différentes mais sur le "même créneau".
Il ne reste que Philippe de Villiers. Sa caractéristique : une ennemie : la "normalitude" ! La normalitude c'est quoi ? Ce n'est pas la normalité qui est la culture du tout se vaut. La normalitude c'est la recherche du "consensus mou". Or Philippe de Villiers, c'est l'opposé absolu du consensus mou. Mitterrand élu en 81, de Villiers quitte la préfectorale. Les politiques parlent de la modernité, De Villiers loue l'Histoire. Pas une réunion sans que l'intéressé ne prenne le contrepied d'une idée admise. C'est le chasseur des pensées installées.
Avec l'âge, c'est le "tonton révolutionnaire". S'il s'engage à fond dans la campagne d'Eric Zemmour, c'est un mobilisateur des salles car il excelle dans l'art oratoire avec un humour décapant. Une participation à suivre avec attention.