Sénatoriales américaines : les dépenses explosent ...
Les moyens de communication s'ajoutent et ne se remplacent pas. Conséquence directe : dans des Etats clefs, pour des circonscriptions qui peuvent faire basculer la majorité fédérale, c'est l'explosion des coûts. Les candidats annoncent des chiffres de plus de 30 millions de dollars. Une sénatoriale américaine coûte ainsi plus cher que le plafond officiel d'une présidentielle française ! Le processus de collecte de fonds déjà très professionnel aux Etats-Unis devient le point de passage préalable obligé à toute candidature ayant une chance de gagner. La sélection par l'argent est un constat plus fort que jamais.
Cette évolution pose 4 questions majeures :
jusqu’où évolueront ces dépenses ?
2) les campagnes sont-elles marquées par la victoire du candidat le plus riche ?
3) jusqu’où vont les liens entre le candidat et ses donateurs : « celui qui paie l’orchestre peut-il décider de la musique » ?
4) quelle doit être la part du financement public ?
Une progression ininterrompue
Il n’y a aucune raison objective pour considérer que la masse financière globale des dépenses électorales devrait connaître une quelconque stabilisation. Les terrains de présences des candidats sont de plus en plus nombreux et onéreux. Par conséquent, la dépense électorale globale va continuer à croître.
Pas de corrélation entre le montant de la dépense et la victoire ou l’échec
L’argent n’achète pas le succès électoral. Toutes les études sérieuses conduites dans ce domaine montrent, à chaque époque, que les candidats disposant des plus gros moyens matériels n’emportaient pas automatiquement la victoire.
La vraie question n’est pas tant de savoir si l’argent joue un rôle décisif lors d’une élection mais pourquoi il n’a pas été un facteur déterminant ?
Sous ce volet apparaissent deux constats :
- l’argent est soumis à la loi des rendements décroissants. L’électorat se fatigue d’être bombardé d’appels électoraux trop répétés,
- si une vague de rejet du pouvoir en place est forte, aucune cagnotte électorale ne pourra l’endiguer.
Mais pour avoir une chance de gagner, il faut franchir un seuil de dépenses.
Les conditions du financement
Autre idée reçue qu’il importe de combattre : les montants collectés seraient le fruit de cotisations d’une petite quantité de donateurs mais dépensant des sommes exorbitantes.
Certes des montants considérables alloués par telle ou telle multinationale retiennent l’attention à juste titre. Mais les expertises conduites en la matière attestent que la réalité du montant global provient d’abord du nombre de cotisations individuelles : près de 15 millions de donateurs pour les USA. Pour des campagnes dites locales, 50 % des dons sont inférieurs à 600 dollars.
La limitation du financement
Tous les Etats, y compris les USA, ont ouvert ce volet de la limitation des financements. Cette mesure donne un avantage certain aux sortants qui bénéficient d’une information institutionnelle classique tout au long de l’exercice de leur mandat. Sous cet angle, cette disposition est de plus en plus critiquée.